jeudi 31 janvier 2008

Municipales : Michel DESTOT ou la gauche à l' encan

La vente à l'encan est l' ancienne expression française de vente aux enchères. Cette pratique remonte quasiment aux origines du petit commerce. Une phrase de Voltaire, rapportée du dictionnaire, l'illustre joliment : " La papauté était à l'encan (en 1034) , ainsi que presque tous les évêchés ".

En l'an de grâce 2007, la papauté dota sa fille ainée d' un nouveau chanoine d' honneur. Pour lui et ses nouveaux amis la France était une très belle affaire. Il fit de la gestion des affaires publiques comme des siennes, un spectacle permanent. Le spectacle de sa munificence décomplexée.
L'année suivante, les "municipium" étaient appelés à changer de mains. C'est l'occasion d' une curieuse pratique quinquennale, à laquelle la province reste, dit-on, fort attachée, et qui consiste à faire en sorte que chacune des parties du bon peuple de France, même la plus modeste, croie avoir voix au chapître pour nommer à leur tête le personnel dirigeant.

A bien y regarder cependant...

L' évêché de Grenoble, comté du Dauphiné, est un bon placement. Par lots ou en indivision, c'est selon. Cette dernière éventualité est assez rare ici. Elle se produisit pour la dernière fois, dit-on, en 1983. La décennie suivante fut florissante pour un petit nombre, mais assécha complètement les finances publiques.

Le premier magistrat actuel, homme du XXIème siècle épris de paix et de concorde, est entièrement tourné vers l'avenir. Entre patronage et haute technologie écocitoyenne, il sait accomplir des miracles. Ainsi, son troisième mandat réconciliera des grenoblois qui autrefois s'ignoraient, voire se combattaient. Quoi de plus grand, et de plus noble ? C'est beau comme un confiteor.

Et sur le champ de courses à la candidature, où les frimas le cèdent doucement au soleil, la lutte des places a fait rage, mais avec courtoisie et mesure. On put voir s'y presser par petites grappes, ici des notables emmitouflés, là, des notabliaux, enfin, un peu plus loin, leurs aspirants et commensaux cherchant les bonnes places en se frottant les mains, afin de lutter contre le froid. Des rond-de-cuir, des commerçants, des carabins, des capucins, des cornegidouille, des carabas, encore des commerçants. Mais peu de galibots. Et point de Carabots. Toute une faune qui fait de l'argent avec de l'entregent, ou cherche juste à se hisser à la table des mieux dotés. Quel tableau réjouissant pour les Voltaire en voyage.

samedi 19 janvier 2008

Zéro mégots, 100% démago

Clopeur grenoblois, le temps de l'insouciance dans les parcs et jardins, sur les places et dans la rue, eh ben, c'est terminé.

Tu es averti.

Prolongeant l'interdiction légale de fumer dans les lieux publics, ta municipalité affiche son soucis de préserver l'environnement des amas de mégots. Ainsi elle va plus loin que la loi en vigueur depuis le premier janvier 2008.

Elle ne fera pas les choses à moitié, elle, c'est pas comme tous ces dégonflés du gouvernement de droite.

Si si.

Dans un arrondissement entier de Tokyo, fumer dans la rue est totalement interdit, et vaut au contrevenant pris sur le fait une prune de 2000 yens.

La municipalité te donne une leçon de civisme, avertissement sans frais en prime. Peut-on parler de courage politique ? Heu... on ira pas jusque là.

Sa campagne d'affichage t'invite donc à ne plus prendre le trottoir pour un dépôt de mégots.

OK, dans la rue, débarrasse-toi de ton bout de clopon proprement, quand c'est possible. Mais tout de même, on s'interroge sur ce soudain excès de zèle hygiéniste, à l'heure où dans la France entière les accrocs du tabac ne peuvent plus s'adonner à leur passion que chez eux, ou dans des lieux publics et ouverts ?

Quelle sera la prochaine commande aux publicitaires amis des villes fleuries ?
Va-t-on voir apparaître une nouvelle ligne de cendriers urbains signés Decaux, et disposés à tous les coins de rue ?
Des cendriers urbains en forme de vasque olympique, avec une jolie griffe "JO 2018" dessus ?

Ca aurait de la gueule, non ?

Bah, c'est sûrement un effet de notre mauvais esprit. Après tout, il te reste la liberté de mâcher ce qui te plaît, et de fumer au volant, ou les deux, tout en continuant à prendre ta bagnole en ville pour aller chercher le pain. A condition de ne pas jeter ton mégot n'importe où.

Trève de persiflage, relisont posément le slogan disposé en haut de l'affiche municipale anticlopes dans un bandeau rose bonbon: "GRENOBLE VILLE PROPRE, VILLE DURABLE".
Sans chercher à trahir la novlangue officielle par une traduction approximative, ceci doit vouloir dire en clair que les villes sont faites pour durer.

Ca c'est de la communication écolo, coco, où je ne m'y connais pas.

lundi 7 janvier 2008

Les blogueuses de Gaza

A titre de voeux à la "blogosphère"

En ce début de l'année 2008, nous invitons celles et ceux qui comprennent l'anglais à découvrir les blogs de HEBA , YASMINE, LAILA, MONA. Toutes ces femmes vivent à Gaza (1).
Leurs blogs sont le seul lien qu'elles ont avec le monde.

1. Gaza est une bande de territoire palestinien intégralement sous contrôle israélien, entre terre et mer Méditerranée. Sa superficie est comparable au Haut-Grésivaudan, de Grenoble à Chapareillan, la moyenne d'âge des habitants de Gaza est l'une des plus faibles du monde, la densité de population et le taux de chômage sont les plus élevés du monde. En ce sens on peut dire que la bande de Gaza est la plus grande prison surpeuplée à ciel ouvert du monde.
Pour un état récent de la situation de la population à Gaza voir ce court article

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