dimanche 18 octobre 2009

Nanotechnologies

Faut-il boycotter le débat public sur les nanotechnologies?



Résolument, OUI, affirme le collectif Pièces et Main d'oeuvre basé à Grenoble, à l'avant-garde de l'opposition radicale au développement de cette "filière" industrielle. Ci-dessous, pour RUE89 une militante anonyme répond à Sophie Verney-Caillat.

« Nano », le mot magique qui recouvre tout se qui se passe à l’échelle du milliardième de mètre, fait l’objet d’un débat public de six mois à partir de ce jeudi 15 octobre. « Une grande campagne de désinformation participative », met en garde un riverain, qui nous supplie de ne pas faire « ce que les médias français ont fait avec le nucléaire : informer les citoyens quand il est trop tard. »

Un « débat public » s’organise généralement pour recueillir l’avis des citoyens sur un grand projet d’infrastructure engageant beaucoup d’argent public. Cette fois, et « c’est une première », souligne Jean Bergougnoux, ancien directeur général d’EDF, ex-président de la SNCF et responsable de l’organisaton de ce grand débat, il concerne une question de société large, les nanotechnologies, qui engage notre avenir à tous.

Les nanotechnologies sont déjà présentes dans mille produits (un secteur en croissance de 379 % depuis sa création en 2006 selon un article du Monde), dont 60 % dans les domaines de la santé et du bien-être. Le secteur pesait 147 milliards de dollars en 2007, et pourrait atteindre les 3100 milliards en 2012. Jean Bergougnoux justifie sa mission :

« Nous sommes là pour écouter les citoyens afin d’orienter la recherche, protéger les travailleurs, faire les réglementations quand nécessaires. Lors du Grenelle de l’environnement, les associations ont exprimé les frustrations des Français sur des décisions qui ont été prises sans les consulter. Là, il n’est pas trop tard, il y a encore beaucoup de décisions à prendre. »

Contre-débat et appel au boycott Le collectif citoyen Pièces et main d’oeuvre, né il y a huit ans à Grenoble pour éveiller la conscience citoyenne sur ces questions, vient de lancer son propre « site du débat public sur les nanotechnologies », nanomonde.org. Rue89 a interrogé une militante anonyme de ce collectif de citoyens méfiants, qui appellent à boycotter le débat public officiel :

« Le débat public, c’est un exutoire pour que les gens relâchent la vapeur. Mais le plan Nano-INNOV lancé par le gouvernement en mai dernier et qui prévoit 70 millions d’euros d’investissement public ne sera pas remis en cause s’il ressortait du débat public que les gens sont opposés au nanomonde. Tout est décidé d’avance et on dit aux gens vous pourrez discuter. »

Ces opposants estiment que l’Etat veut à tout prix éviter le « syndrome OGM », c’est-à-dire « un rejet par l’opinion d’une révolution technologique qui révolutionne nos vies d’une façon qui ne nous convient pas » :

« Ça fait partie de tous les outils que les sociologues de l’innovation appellent “ l’acceptabilité ” : comment on fait pour rendre acceptable une innovation ? C’est le monde à l’envers : la technologie ne vient pas répondre à des besoins identifiés, au contraire on dispose d’une technologie et on se demande comment la rentabiliser. »

La science-fiction devient réalité Les nanotechnologies sont « dévastatrices » car elles nous promettent « l’homme machine dans un monde machine », résume le collectif Pièces et main d’oeuvre. Lors d’un des nombreux débats organisés depuis huit ans, les « gens sont choqués dès qu’ils savent ce que c’est », par exemple lorsqu’ils apprennent que les puces RFID (Radio Frequency Identification) sont des puces intelligentes qui mouchardent en « enregistrant tout ce qui constitue votre mode de vie ».

« A Clinatec, laboratoire de recherche biomédicale du Commissariat à l’Energie Atomique, on cherche à nous mettre des nanos dans le cerveau, on va traiter les humeurs des humains avec des machines sans se demander qui est derrière les machines ? »

Pour nanomonde.org, la réalité est en train de rejoindre la fiction, par exemple dans ses applications militaires : »Le programme FELIN de l’armée française, c’est exactement l’homme qui valait 3 milliards. »

Des spécialistes de la « stratégie d’opinion »

Sur la forme aussi, l’organisation de ce débat pose question. La commission est une autorité indépendante, mais saisie par sept ministères et financée (2 millions d’euros) par le ministère de l’Ecologie. Pour l’assister dans sa communication auprès des médias et du public, la commission a passé un contrat avec un prestataire qui avait déjà fait parler de lui dans l’affaire de la surveillance des profs : l’agence i&e consultants, conseil en stratégie d’opinion.

De plus, « les membres de la commission font partie du “ technogratin ” comme on dit, et ils disent eux mêmes qu’ils ne sont pas fondés à émettre des recommandations », souligne encore le nanomonde. Alors, faut-il participer ou risque-t-on de se faire manipuler ?

Sophie Verney-Caillat | Rue89 | 15/10/2009 |

Lien utile : Nanomonde.org le site du débat public sur les nanotechnologies.

vendredi 16 octobre 2009

vendredi 9 octobre 2009

Verbatim : André Vallini

André Vallini

" Les militants sont idéalistes par nature, mais les responsables doivent être réalistes. "
  • Le contexte : Dans le cadre d'un référendum interne voulu par Martine Aubry, les adhérents socialistes isérois se sont prononcés à 71% en faveur d'un non-cumul des mandats de parlementaire et de président d'exécutif et à 78% pour limiter à trois les mandats successifs pour un président d'exécutif local. Les résultats sont à peu près les mêmes au niveau national.

mardi 6 octobre 2009

Succès de la votation pour le service public postal

Communiqué

COLLECTIF DEPARTEMENTAL ISEROIS CONTRE LA PRIVATISATION DE LA POSTE

Pour un débat public et un référendum sur l'avenir du service oublic postal




Grenoble, dimanche 4 octobre 2009 à 18h.

A cette heure, tout en étant dans l'attente des résultats d'une trentaine de communes, les résultats de 116 communes du département nous sont parvenus : dans ces lieux de votes, 48 434 isérois ont participé à la consultation citoyenne pour donner leur avis sur le projet de loi, présenté par le gouvernement, pour changer le statut de la Poste afin de la privatiser.


47 311 d’entre eux ont choisi de dire NON à ce changement, soit 98,15 % des suffrages exprimés, alors que 891 l’approuvent (1,85 %).


Au-delà de ces chiffres, et compte tenu de la faiblesse de nos moyens de communication, le nombre des consultations organisées et le nombre de participants attestent de l'ampleur de la mobilisation citoyenne, démontrant à la fois l'attachement à un authentique service public postal et une forte exigence en matière d’expression démocratique.

Les citoyens de tout âge sont venus s’exprimer, les retraités comme les actifs, et de nombreux jeunes.

Malgré la tentative d’intimidation exercée par le Préfet auprès de maires ayant choisi d’organiser cette consultation, l’implication de très nombreux élus locaux dans cette initiative , auprès de citoyens-usagers et de salariés de la Poste, démontre l’importance que revêt le service public postal de proximité en terme de lien social pour les populations et d’aménagement des territoires.

Le président de la République, le Gouvernement et les sénateurs, qui seraient les premiers parlementaires à examiner ce projet, doivent entendre cet avis et en tenir compte.

Soit le Gouvernement retire ce projet, soit le Président de la République le soumet à référendum.

D’autre part, les directions départementales iséroises de la Poste, doivent cesser toute mesure visant à porter préjudice au service public postal de proximité. En matière d’ouverture des bureaux de poste, d’acheminement et de distribution du courrier, les services doivent être organisés en fonction des besoins des usagers et en concertation avec les personnels.

Le collectif départemental félicite et remercie tous les citoyens, les salariés et les élus locaux qui ont permis à ces dizaines de milliers d'Isérois de s’exprimer.

Nous appelons à renforcer et multiplier les comités locaux pour poursuivre la mobilisation et imposer le débat public.

A Grenoble, le 4 octobre 2009

jeudi 1 octobre 2009

Privatisation de la Poste : c'est NON

Le Gouvernement souhaite donc changer le statut de La Poste. François Brottes, député Socialiste de l'Isère, explique les raisons pour lesquelles les membres du Groupe SRC s'opposeront à toute modification statutaire voulue par la majorité.
Fort bien. On rappelle tout de même que c'est un gouvernement de la gauche plurielle qui a approuvé en 1997 l’ouverture à la concurrence du service postal...
Rendez-vous le 3 octobre dans les mairies, sur les marchés, à l’entrée de certains bureaux de postes, (voir la liste des bureaux à Grenoble ici ) pour soutenir le service public postal.

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