mercredi 29 décembre 2010

Grenoble, labo anti-émeutes du Sarkozistan

Notre photo: à gauche le ministre, à droite sa copie
En matière d'activisme policier les grenoblois(e)s sont gâtés. Pour les fêtes, super-sheriff est venu¹ déposer dans les petits souliers une nouvelle unité  d'intervention rapide de sa composition, l' UMIR (voir dépêche ci-dessous).  Not'bon maire de plus en plus strauss-kahnien et de moins en moins socialiste Michel Destot applaudit sans réserves...
Vous avez aimé les fusillades de l'été 2010 ? vous adorerez la saison 2 de "Peur sur la ville" en 2011. Une production du ministère de l' Intérieur, avec le préfet Le Douaron à la réalisation. La France ressemble de plus en plus à un mauvais film de cow-boys...

Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a inauguré jeudi une force de police et de gendarmerie inédite en France pour contrer les émeutes urbaines, l'Unité mixte d'intervention rapide (Umir), à Grenoble, transformé selon lui en "laboratoire" sécuritaire. 
"Vous êtes en quelque sorte un laboratoire. C'est la première, ça n'a jamais été fait ailleurs", a déclaré Brice Hortefeux lors d'une cérémonie sur le site d'entraînement de l'Umir, une base désaffectée de l'armée dans la banlieue grenobloise. "Si à l'usage vous avez de bons résultats, ce dont je ne doute pas, cela sera très vraisemblablement étendu à d'autres collectivités", a ajouté le ministre de l'Intérieur, sans préciser les villes concernées par ce projet.  (...)
L'Umir expérimentée à Grenoble est composée de 37 policiers et gendarmes, dont des membres des brigades canines et anti-criminalité (BAC). Cette brigade inédite en France, qui doit pouvoir intervenir en moins d'une heure, a débuté ses entraînements depuis plusieurs semaines. Cette unité départementale destinée à intervenir en cas d'émeutes urbaines .../...
(AFP / 23 déc 2010  - 11h45)

(¹) c'est la cinquième fois depuis qu'il est en fonction.

samedi 18 décembre 2010

Le mouton noir de Jean-Jack Queyranne

Armand Creus
 "L'acte majeur d'une opposition politique passe par ce moment budgétaire"
J.Safar (PS), clôture du débat sur le budget primitif

Le Conseiller Régional Rhône-Alpes Front de Gauche Armand Creus s'est abstenu vendredi 17 décembre sur le projet de budget primitif 2011 du Conseil Régional, projet adopté par l'ensemble de la majorité PS/Europe-Ecologie-LesVerts/Front de Gauche.

Il est le seul à gauche à avoir marqué clairement sa défiance - quoique de façon très mesurée (1), - à l'égard de l'alliance majoritaire Queyranne/Mérieu, au conseil régional.

Vu de gauche, merci à lui.

Piqûre de mouche
L' abstention en question est une piqûre de mouche. Quoique argumentée en séance, elle restera inaudible du commun des citoyens, et le grand quotidien local qui fait à cet élu l'honneur de le citer ne pousse pas plus loin l'effronterie. Ce geste politique est autre chose bien sûr que coquetterie de minoritaire dans la minorité de la majorité...

Dans la précédente mandature, Myriam Combet, élue PCF passée au NPA avant la fin de son mandat, avait fini par voter contre les budgets de Mr Queyranne, contre l'avis de son groupe et pour à peu de choses près les mêmes raisons que Mr Creus aujourd'hui.(2)

Armand Creus ne faisait que s'inspirer d'une idée, vite oubliée, qui figurait dans la propagande électorale du FdG.

Cette idée consistait à dire, il faut faire de la région un "pôle de résistance et d'alternatives" (3), transformons les majorités de gauche dans les régions en points d'appui pour la résistance à la droite...

"Pour la première fois, la Région maîtrise moins de 10% de ses recettes"
J-J Queyranne 

C'est le contraire qui se passe aujourd'hui. Ce Conseil Régional  "de gauche"  fiscalement étranglé accepte son sort comme les autres, et se résigne à fonctionner avec les moyens financiers de plus en plus limités que lui concède le législateur. La région n'a plus de fiscalité directe.
Les majorités régionales à gestion socialiste servent donc d'amortisseurs à la politique antisociale brutale de la droite.


En Rhône-Alpes, la majorité socialiste fait avaler aux écolos les subventions aux nanotechnologies, elle soutient (même si c'est mollement) la candidature d'Annecy aux JO de 2018, elle avalise les inévitables suppressions de postes TOS à venir dans l'éducation, tandis que l'incertitude plane toujours sur le devenir du Lycée Mounier, etc...
On en passe et on en oublie, tant il est vrai que " en cinq ans, la commission d'évaluation ad hoc au CR n'a pas réussi à lister l'ensemble des  subventions accordées par la région " (4)

Refuser l'austérité imposée d'en haut.

Ne pas adopter de budget, ou mieux, comme le proposait Armand Creus, refuser d'adopter un budget d'une manière coordonnée, en lien avec un maximum d'autres Conseils Régionaux ou Généraux (5), est une manière forte, très politique, de renvoyer l'Etat à ses responsabilités, de décorseter un débat budgétaire réduit aux figures imposées du réalisme gestionnaire, de dénoncer et combattre la privatisation des services publics et la RGPP imposés par les gouvernements Fillon. Bref, une manière de créer un véritable électrochoc dans le pays.
 

Pour hater la venue du neuf il faut aggraver la crise institutionnelle, pas la colmater. La décentralisation, la réforme territoriale sont filles des institutions jacobines de la Cinquième République, qui elle-même ne saurait s'auto-réformer de l'intérieur. Dans la lutte pour la justice sociale, il n'y aura pas d'édification démocratique nouvelle sans mûrissement délibéré, à gauche, des conditions de leur renversement.

JMB

(1) A.Creus a voté pour les dépenses et fait abstention sur les recettes et le vote d'ensemble du budget primitif 2011.
(2) Lire aussi le communiqué de Myriam Combet dénonçant l'ouverture à droite de la liste Jean-Jack Queyranne aux élections de 2010.
(3) Communiqué de presse du Front de Gauche R.A du 22.04.2010
(4) D. COMMUNOD, conseiller régional EEV en séance plénière le 17.12.2012
(5) Cf le Bulletin des élu(e)s Front de Gauche régionaux - Décembre 2010 qui contient p.3 l'explication de vote d'Armand Creus.

jeudi 16 décembre 2010

Verbatim : Julian Assange

Question à Julian Assange (fondateur de WikiLeaks):

Quelle différence y-a-t-il entre vous et Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook ?

- « J'ai donné gratuitement des informations privées concernant des entreprises, et je suis un scélérat.
Zuckerberg donne vos informations privées aux entreprises contre de l'argent, et c'est l'Homme de l'année ».

mardi 7 décembre 2010

Une manchette malheureuse

La Croix - édition des 27 et 28 novembre 2010

Chez le kiosquier, dimanche dernier, le quotidien La Croix attirait l'attention du lecteur grevillois avec la manchette de une suivante :" Grenoble, championne de l'insertion sociale ". Bigre. On s'est donc fendu de 1,30 euros afin de vérifier si quelque chose nous aurait échappé ?

Sous le gros titre était écrit : "La Croix" consacre un dossier à la capitale dauphinoise, exemplaire pour l'aide aux plus démunis, alors que ce week-end le froid arrive et que les banques alimentaires se mobilisent en France. "

De quoi mettre du baume au coeur des Roms virés du terrain du Rondeau (au sud de Grenoble) le 1er décembre 2010.

Le plus gros CCAS de province par son budget, le Secours Catholique, "Le Fournil" , Un Toit Pour Tous, l'association Saint Paul, etc. Le fil conducteur idéologique de ce dossier consiste à présenter sous un jour positif, le "niveau d'imbrication exemplaire " (1) qui existe à Grenoble entre politiques publiques d'inspiration social-libérale, bonnes oeuvres d'inspiration chrétienne, et volontarisme du secteur associatif. 



A l'appui de ce premier prix d'excellence sociale, on s'attendait à trouver dans ces pages des résultats significatifs en matière d' accès des plus démunis aux soins, au logement, à l'éducation, à une formation et à de vrais emplois pérennes.  Mais ce n'est pas le cas. Alors?

Ma petite soeur nous ne sommes pas beaux à voir 
L' Isère et la misère continuent.
Nous n'avons pas de pouvoir.
Guy-Ernest DEBORD

Grenoble devient une ville sécuritaire invivable. Il y existe un ratio demande de logement/logements vides au moins égal à la moyenne des villes similaires en France. Même s'ils ont très légèrement baissé (0,2%) dans les premiers mois de 2010, les loyers de marché y restent parmi les plus élevés. Il manque plus de 8 000 logements sociaux sur l’agglomération, 4 300 ménages en attendent un depuis plus de 2 ans et pourraient ainsi recourir à la loi DALO pour faire reconnaitre leur demande prioritaire et urgente (chiffres de l’Observatoire de l’Habitat fin 2010).
Dans les services publics, on constate une forte hausse du taux de certains impôts locaux auquels personne ne peut se soustraire, telle la Taxe d'Enlèvement des Ordures Ménagères  (TEOM) en augmentation de 50 % à service constant depuis 3 ans.
La Carte Emeraude, qui permettait aux plus de 65 ans de bénéficier de la gratuité des transports sur le réseau du SMTC pendant les heures creuses, les dimanches et jours fériés et au mois d'aout, a été supprimée.
Surtout, et à l'inverse de Lyon, la précarité sous toutes ses formes pèse autant dans la ville centre de l'agglo que dans l'agglo grenobloise elle-même, comme le montre cette analyse d'Alain Berthelot, publiée fin 2008 pour l' INSEE (2).

Il n' y a pas un mot de tout celà, pas un chiffre sur ces sujets dans ce papier ! On semble seulement se féliciter qu'un si grand nombre d'assos de tout poil tentent de soulager la misère en Isère...

A la fin de ce dossier, La Croix gratifie ses lecteurs d' un portrait sur deux pages (soit le tiers) du relativement jeune conseiller municipal modémoïde Stéphane GEMMANI, membre de la coalition municipale majoritaire PS-PC-MoDem-Droite anti Carignon. Dans une langue de bois impeccable, cet homme de bien, modeste promoteur du Véhicule d'Intervention Contre l' Indifférence (VINCI !) affirme nourrir d'avantage d'ambitions pour Grenoble que pour lui-même.

Il semble être parvenu à en convaincre au moins l'auteur de l'article Louis de Courcy.

Pas nous.

JMB

(1) " Nous cogérons avec le champ associatif et apportons systématiquement  des réponses coordonnées. Nous avons atteint un niveau d'imbrication exemplaire ",  Olivier Noblecourt, vice-président du CCAS, propos rapportés dans l'article.
(2) " Précarité dans  l’agglomération de Grenoble : pas uniquement dans les zones urbaines sensibles " in La Lettre Analyses N°99 - novembre 2008- téléchargeable ici.

mardi 30 novembre 2010

L' an II du Parti de Gauche

Aujourd'hui petit scarabée, je te parlerai d'une Principauté du Verbe dans l'archipel de la Gauche qui se nomme Parti de Gauche (séparée des îles Coco par un bras de mer).

Le PG a été fondé fin 2008 par l'ex sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon et quelques uns de ses amis de la gauche du PS. Très mécontents d'avoir, pour la énième fois, été mis en minorité dans des conditions que les initiés ont eux-même du mal à saisir, ils l' ont quitté jurant mais un peu tard qu'on ne les y reprendrait plus. Mais ceci appartient déjà à l' histoire.  

Je précise que je n'en suis pas membre, et que la formation d'extrême-gauche à laquelle j'ai appartenu longtemps s'est sabordée il y a deux ans. Je l'avait quittée peu de temps avant...

Le PG part du constat (partagé!) de la "capitulation en rase campagne de la social-démocratie" devant le libéralisme, partout en Europe. En France il relève le défi, et se déclare prêt à "gouverner face aux banques". Et même à commencer demain si le Peuple est derrière lui.

Là, je tends l'oreille et je regarde.


Le premier congrès, dit "programmatique" du jeune Parti de Gauche s'est déroulé au Mans les 19, 20 et 21 novembre 2010.   Les amateurs de talk-show speedés, de sandwichs-rillette AOC et de fixs sur les points-virgules (460 amendements aux statuts du parti) étaient à la fête.

Un plan-media plus qu'un congrès


Sans surprises, la presse à réduit ce temps fort militant à un rebond sur l'agenda de campagne pré-présidentielle de JL Mélenchon. Information exacte mais réductrice. Une chose est sûre, pour combler son déficit de notoriété, le leader du PG est en train de se faire un coeur de marathonien.  

Il s'agit d'installer dans les esprits et sur le dos d'un PCF en mode hibernation que le meilleur candidat unique de la gauche de gauche à la présidentielle de 2012, c'est lui. Le NPA en conçoit quelques aigreurs. Voilà, c'était Anne-Sophie Lapix pour M6 en léger différé du Mans, à vous les studios.

Maintenant ça devient un poil sérieux. Le PG a un programme.


  "Lors de notre premier Congrès, nous résumions ainsi notre programme : la refondation républicaine des institutions et de la société, le partage des richesses, la planification écologique, la sortie du traité de Lisbonne et une politique de paix par la solidarité et la coopération entre les peuples. Or aucun de ces objectifs ne sera atteint sans une Révolution citoyenne." 
Intro à la Motion d'orientation générale adoptée au congrès du Mans 2010  


Depuis sa création, le PG envoie plein de signes d'ancrage à gauche rassurants
L' un des éléments les plus mis en avant publiquement au congrès du Mans est l'attribution de la co-présidence du parti à Martine Billard.  
Ce binôme présente plein d' avantages: Atténuer les critiques qui comparent le PG à une pyramide en équilibre sur la pointe. Réaffirmer, outre son attachement à la parité, la centralité de l'écologie politique dans un programme toujours en cours d'élaboration, et qui le restera jusqu'à la veille de la révolution citoyenne. Les révolutionnaires ne sont jamais prêts quand ça pète.  Enfin, conforter l'opposition du parti au recentrage de l'ensemble  Europe-Ecologie-Les Verts (EELV).  Une nouvelle (?) formation qui présentera très inamicalement des candidats alliés aux socialistes, face à des élus sortants du PG aux prochaines cantonales ...

Députée Verte passée au PG, Martine Billard mène un combat acharné et exemplaire contre la droite. Elle n'est pas la seule figure émergente. Avec Corinne Morel-Darleux secrétaire nationale au combat écologique, conseillère régionale Rhône-Alpes, qui entr'ouvre doucement la porte aux francs-tireurs de la décroissance, avec Gabriel Amard , artisan de la gauche par l'exemple et de la réhabilitation du service public de l' eau dans l' Essonne, et d'autres encore, le PG élabore et met en pratique une écologie politique en cohérence avec sa doctrine sociale et son interventionnisme économique, un écosocialisme.

photo Michel Soudais
Mais ce n'est pas ce message qui est passé dans la presse, ni la photo qui va bien (ci-contre)(1). Cette séquence aurait peut-être davantage convaincu si le co-président au moment de son annonce, avait cédé logiquement la tribune à la co-présidente, au lieu de garder la parole plus d'une heure trente en conclusion du congrès ?

"On a cartonné !" 
(Mélenchon à Ruquier, chez Drucker)
Sur le cas Mélenchon, la question qui revient en boucle -surtout sur sa gauche- est la suivante : Après plus de 30 ans passés entre les plis de la social-démocratie et les replis capitonnés du Sénat, peut-on croire en sa totale reconversion à l'idée de rupture avec le système capitaliste, ses institutions, ses élites ?   
Sur sa droite, Benoît Hamon s' est empressé de répondre que non : " tout celà se terminera par l'entrée de Jean-Luc dans le gouvernement, en expliquant qu'il est là pour ancrer le gouvernement à gauche" (2).
Et vous, qu'en pensez-vous ? 
Je relève les copies dans une heure.


Incidente à la manière de Politis.
Lorsqu'elles s'exercent sur l'intelligence de la marche du monde, la jugeote rend prudent, et la lucidité tétanise. Chez Mélenchon, l'une l'aiguillonne et l'autre le pousse à agir. C'est même à celà qu'on différencie les aventuriers des vrais politiques. Ce cyclothymique pousse ses colères penché sur la béance du doute, etc...    
Fin de notre séquence à la manière de Politis. 
Décidément, qu'il soit de droite ou qu'il soit de gauche, nous n'aimons pas le journalisme de complaisance. Référence :  "Mélenchon, Ombres et Lumières",  Politis n° 1128 du 25 nov. au 1er décembre. Bon, reprenons.

 C'est ainsi que trois jours après les accès de grandiloquence shakespearienne du discours de clôture ( "Je suis le bruit et la fureur, le tumulte et le fracas..." ) (3) le co-président dégrisé fait cet aveu déconcertant mâtiné d'un brin d'humilité : "Notre parti n’est rien ou presque. Juste une modeste passerelle lancée sur le vide. Mais parcequ'elle est là, tout est de nouveau possible" ( billet de blog  "Send them away !"  - 24/11/10).
 
Dans ce même
très long billet consacré à la conjoncture économique, on peut lire avec intérêt les notes sur le peuple d' Irlande en état de strangulation financière, sur l' Europe aux prises avec les agents du FMI -les hommes de Strauss-Khann- et sur l'absence dramatique d'alternative politique en Grèce.
Deux phrases les résument, la première:  " Le cœur de la partie qui se joue n’est pas l’Europe mais le dollar." La deuxième phrase invite à tirer pour la France les leçons politiques de l'évaporation de l'électorat de gauche en Grèce : " La radicalité doit être à la fois unitaire, concrète et gouvernementale". 


Bien vu.

« Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
 
 
Au coeur du combat commun... » 
Aragon

Vu de gauche, disons qu' à cette étape, se contenter de coller aux basques de Mélenchon 32 ans d' allégeance à Mitterrand et l'étoile rose de l'infamie qu'il vomit de si bon coeur, avec des arguments qui font mouche, est
un procès en disqualification politiquement stérile. 

Comme la plupart de ses futurs électeurs, nous ne lirons probablement aucun de ses livres. Pas de quoi s'en vanter. C'est plutôt que cette insistance à vouloir nous vendre le dernier-né jusque à l'intérieur des manifs de cet automne nous a un peu gavé niveau méthode, sans parler du canapé rouge...
Mon prolo de père n'a ouvert qu'un bouquin de gauche dans sa vie, " La paille et le grain", je ne sais s'il l'avait acheté lui-même ou si on le lui avait offert, mais ça n'a pas suffit à le convaincre de voter Mitterand.
Et puis, il y a tellement d'autres bons auteurs qui attendent pour les longues soirée d'hiver...

Une stratégie commune pour la gauche de gauche, vite !

Quand un mouvement social tel que celui que nous venons de vivre en France, aussi pacifique que majoritaire, est mis en échec et criminalisé par une si petite minorité d'oligarques, peut-on se contenter de répéter que les syndicats ont fait leur boulot, tout en priant Sa Majesté, qui est avec constance le premier à s'essuyer les pieds sur nous, de bien vouloir saisir le peuple par référendum ?


NON et NON.  

Assez des pétitions, les douves du Chateau en sont pleines ! 

Enfin, tu ne partages pas mon avis et je le respecte :  pour signer c'est par là. Sachant que quoiqu'il arrive, article 11 de la Constitution, le monarque reste maître de sa décision, comme de la formulation de la question.

Nous avons un besoin criant, les gens, d'un front de classe et de masse autour d'un "projet partagé", c'est l'expression consacrée au Front de Gauche. Nous en avons besoin pour écrire nos cahiers de doléance
, pour formuler nos solutions à la vie chère, à l'exclusion sous toutes ses formes, au mal-développement, à la malbouffe, et en fin de compte, à toutes les formes exaspérantes de la violence de tous contre tous, de la haine de soi et des autres, que produit notre société en crise.
Actif dans le mouvement social, vertébré par une conception de la laïcité sans concessions (lui évitant les affres du débat qui continue de miner le NPA), attaché à la construction d'une dynamique unitaire, "ce parti ne manque pas d'atouts", dit Martine Billard, "seulement de militantEs" .
Pour s'enraciner en véritable mouvement populaire et majoritaire déterminé à "gouverner face aux banques" la route est encore longue, et qui veut croire qu'elle passe seulement par les urnes trompe son monde, comme l'a dit à sa manière Clémentine Autain (
mention spéciale speed-dating dans la catégorie invités)


Le futur front de toute l'autre gauche n'a pas d'autre choix dans cette voie que de se démultiplier sans relâche entre actions sur le terrain et soutien aux luttes, colloques, rencontres, symposiums et contre-sommets internationaux, et de nouer des liens avec d'autres, mouvements populaires et sensibilités progressistes, marxistes et syndicalistes, libertaires et décroissants, liste non exhaustive. L'organisation d' un forum mondial de l'Autre Gauche lui a été suggérée par des groupes étrangers invités.   
Sans parler du projet de fondation d' une Cinquième Internationale,  agité un temps par le bouillant camarade-président Chavez. 
Son périmètre s' est sérieusement restreint, en raison de l'ambition du Vénézuela, terriblement concrète celle-là, de démarrer un programme nucléaire en collaboration avec l' Iran.

Dans quelques mois je te parlerai du congrès du NPA, une tribu à nuque raide, beaucoup plus à l'Ouest dans les mers chaudes...
JMB

(1) A l'exception du journal pégiste Politis.
(2) L 'Express du 17/11 , repris par le Canard Enchaîné 

(3) Expression reprise par le délégué général du PG François DELAPIERRE , autre figure montante du parti, en titre d'un excellent billet post-congrès dont nous tirons cet extrait :
(...) Le PG a été créé il y a presque deux ans car nous pensions que la marche à la crise était engagée, qu’elle menaçait les conditions d’une vie tout simplement humaine, et que la finance déchaînée ne serait arrêtée que par une révolution citoyenne fondée sur l’implication populaire. L’Irlande en apporte confirmation. Nous sommes dans un engrenage qui peut tout broyer. Le tribut colossal exigé par la finance est incompatible avec la préservation de nos sociétés. Il implique une pauvreté et une précarité de masse, la destruction des écosystèmes, le massacre des droits sociaux et des services publics. Il mène nos sociétés à l’implosion, ici comme en Amérique du Sud, que ses dictatures militaires et sa proximité aux Etats-Unis désignaient comme plus facile à saigner jusqu’à ce que se lève la vague des révolutions citoyennes.
Les loups de la finance chassent au plus simple. Ils attaquent en meute les bêtes faibles du troupeau. Le premier ministre irlandais fait mine de s’opposer aux ordres de la Commission Européenne ? Mais c’est lui qui après avoir faiblement protesté, avait fait revoter son peuple sur le traité de Lisbonne. Proie facile ! Mais butin copieux : 90 milliards d’euros repartiront dans les tuyaux percés de la finance. La meute excitée par l’argent n’entend pas se disperser si vite et s’attaque maintenant au Portugal. Après ce sera l’Espagne. Jusqu’où s’arrêteront-ils commence à se dire le brave Français qui trouvait l’Amérique du Sud bien lointaine mais s’inquiète des loups à ses frontières ?  (...)
("Tumulte et Fracas", F.Delapierre,  26 novembre 2010)

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mercredi 24 novembre 2010

Verbatim : André Gorz

Seul est digne de toi ce qui est bon pour tous.
Seul mérite d’être produit ce qui ne privilégie ni n’abaisse personne.
Nous pouvons être plus heureux avec moins d’opulence, car dans une société sans privilège, il n’y a pas de pauvres.

André Gorz,
Leur écologie et la nôtre, avril 1974.
Replacé dans le contexte politique de l'époque (en 1974 on est à l'acmé du gauchisme néo-bolcho) le titre de cet article, dont le contenu est d'une clairvoyance étonnante, est probablement un clin d'oeil à la fameuse brochure "Leur morale et la nôtre" de Léon Trotsky, qui circulait alors pas mal dans les facs, mais pas que ! 
Théoricien de l'écologie politique, André Gorz a fait ses "Adieux au prolétariat " en 1980. Bien des années après, il a remis sur le métier l'ouvrage pour tenter de repenser à nouveaux frais le sujet historique révolutionnaire, et renouer avec lui .
Du moins c'est ce que je pense, et ça ne figure pas dans sa fiche Wikipedia !
A part ça, la citation elle-même se passe de commentaires. 
JMB

lundi 22 novembre 2010

Pour les Roms, remplissons l'amphi Weil

L'amphi Weil est le plus grand et prestigieux des amphis de l'agglo (750 places assises à l'aise, 2x plus en se serrant un peu).
En accueillant nombreux Tony Gatlif dans ses murs, en le remplissant à ras-bord mardi 23 novembre, solidaires des Roms et de tous les sans-papiers, nous adresserons un pied-de-nez politique au triste imposteur du " Discours de Grenoble" de l' été 2010. 
JMB

Eve, dans le cadre de la Maison Citoyenne, Les migrations, La Cinémathèque de Grenoble, Les Cinéphiles Anonymes,Les Voix du Cante Flamenco, présentent


Les Princes
un film de Tony Gatlif
en présence du réalisateur.

Mardi 23 Novembre à 20h à l'Amphi Weill
sur le Campus Universitaire
Arrêt de tram Bibliothèques Universitaire lignes B et C
Entrée Libre


Le film :
Premier long métrage de Tony Gatlif (1982) avec Gérard Darmon, Muse Dalbray, Céline Militon, Concha Tavora, Farid Chopel, Anne-Marie Philipe.


Une cité HLM particulièrement vétuste de la région parisienne. Là vivent des gitans plus ou moins sédentarisés. Nara a répudié sa femme, Miralda, parce qu'elle prenait la pilule. Il vit là avec sa fille et sa vieille mère dans un bâtiment insalubre jusqu'au jour où ils sont expulsés. Ils prennent tous la route, à pied, pour aller voir un avocat des gitans en Belgique,....
Misère, racisme, combines, larcins, poids de la tradition communautaire, ostracisme, Tony Gatlif, dans son 1° long-métrage qu'il a qualifié de « coup de poing », livre une vision sans complaisance, sans pathos ni romantisme, de la vie des gitans.
Un film jugé à sa sortie, trop misérabiliste, par une critique peu soucieuse de la réalité de leurs conditions de vies, mais aujourd'hui la réalité est encore plus sombre et plus honteuse qu'en 1982 : conditions sanitaires inhumaines des campements sans eau, sans électricité, sans chauffage, faim, parcage, expulsions, stigmatisation, difficultés de scolarisation des enfants, illettrisme des adultes,....


Tony Gatlif :
Né d'un père kabyle et d'une mère gitane, Tony Gatlif, après une enfance à Alger, arrive en France en pleine Guerre d'Algérie. Sa rencontre en 1966 avec Michel Simon, puis son entrée dans le monde du théâtre l'amène à réaliser un premier film en 1975, La Tête en ruine. Depuis Corre Gitano en 1981, il aborde le thème qu'il approfondira de film en film : les Roms du monde entier, dont il est devenu le chantre, mettant en valeur les conditions d'existence de cette communauté en mouvement, la très grande richesse et la grande diversité de sa culture musicale. Latcho Drom (Bonne route), Gajdjo Dilo, Vengo, Swing, Transylvania et dernièrement Liberté, retracent l'épopée et la vitalité de ce peuple transnational (Tziganes, Gitans, Gitanos, Bohémiens, Romanichels, Gypsys, Zigeuner, Yenisches, Manouches, Sinti, Kalés, Romano Chavo,...) qu'est le peuple Rom.


La soirée du 23 novembre:
La projection de ce film sera suivie d'un débat avec Tony Gatlif, qui permettra d'aborder toutes les questions concernant la situation des Roms vivant sur notre territoire, les conditions d'existence innommables qu'ils subissent, bafouant les droits humains les plus élémentaires...

Le contexte local :
Depuis le fameux Discours de Grenoble du 30 Juillet 2010 et, en Août, à Saint-Martin d'Hères et Voiron, les expulsions de plusieurs camps de Roms, menées par les forces de l'ordre d'un État xénophobe qui a ciblé clairement ce peuple dans sa Circulaire du 5 Août, la lutte est menée quotidiennement dans notre agglomération grenobloise et à Voiron.

A la mi-septembre, un Collectif Solidarité Roms s'est crée. Depuis,il n'a pas cessé d'interpeller les Collectivités Territoriales (Métro, Conseil Général, Municipalités), le Préfet de l'Isère, représentant de l'État, de dénoncer les charters de retours forcés et la pression au retour « volontaire », participant aux 9 manifestations qui ont émaillé l'automne social grenoblois, aux côtés de dizaines de milliers de personnes, organisant concert de soutien et projections de films, avec l'appui de structures culturelles locales; actions de résistance aux tentatives d'expulsions et enfin, construction avec les Roms eux-mêmes d'une salle commune de 50m² sur le camp officiel du Rondeau (où avaient été parqués les Roms expulsés du Camp Ikea de Saint Martin d'Hères), et occupation, depuis presque un mois, d'un bâtiment vacant, propriété du Conseil Général de l'Isère, le Collectif Solidarité Roms, menant des actions à Voiron, Fontaine, La Tronche, Saint Martin le Vinoux et bien sûr Grenoble, ne lâche pas prise.

Même si les médias nationaux à cette l'heure n'ont pratiquement pas répercuté et relaté cette lutte exemplaire, la presse locale (radio, papier, télé) l'a largement fait, contribuant aussi à la mobilisation et à la solidarité d'une part croissante des individus et des associations de notre région.

samedi 20 novembre 2010

Liquidateurs locaux de la solidarité nationale


L' UD CGT Isère donne dans ce tract téléchargeable, les coordonnées, le blase et photo des cinq députés isérois de droite qui ont voté la loi sur la réforme des retraites, tout en refusant simultanément d'aligner leur propre régime, beaucoup plus favorable, sur celui des salariés.
Faites circuler !
Crédit photo: Maia, Médiapartien(ne). J'ai craqué pour ce délicieux papy CGT manifestant à Marseille.

mercredi 17 novembre 2010

Contre les Jeux du profit et de la destruction

Contre les Jeux du profit et de la destruction

Tous à Annecy le 20 novembre 2010


En mars 2009, les Grenoblois ont applaudi à l’échec de la candidature de leur ville aux Jeux Olympiques 2018. À raison. Depuis, la Rocade Nord a été abandonnée, la mairie ne parle plus de téléphériques urbains, le projet GIANT est ralenti faute de l’élan financier olympique. Certes, on n‘arrête pas la destruction du territoire, mais au moins a-t-on évité son accélération
Le désastre épargné à Grenoble menace maintenant Annecy. Comme si la Haute-Savoie n’avait pas été suffisamment ravagée par les « sports d’hiver », l’urbanisation folle, la course à la croissance – bref, par « l’attractivité du territoire ». Les Hauts-Savoyards sont-ils plus heureux avec 7000 nouveaux habitants chaque année ? Seront-ils plus heureux, les champions repartis, avec plus d’autoroutes et de tunnels, avec les terres agricoles bétonnées, l’eau siphonnée et polluée par les canons à neige, des infrastructures inutiles à rembourser pendant des décennies ?
Au fait, pourquoi les décideurs veulent-ils à ce point accueillir les Jeux Olympiques ? « C’est bon pour le BTP et les autoroutes », clamait Dumolard, le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Grenoble. « Une candidature en 2018 est une formidable opportunité pour (…) la montagne française confrontée à une concurrence mondiale en matière de développement sportif, économique et touristique », ânonnait Destot, le maire de Grenoble.
Bref, les J.O, c’est bon pour le profit de quelques-uns dans la guerre mondiale économique.
Pour prospérer dans cette guerre, nos élus ont décidé l’édification d’une métropole unique de 220 km de long, entre Genève et Valence : le Sillon alpin[1] .
Les Jeux sont pour eux un moyen de financer et d’accélérer ce projet de mégalopole censée concentrer deux millions de Genevois, d’Annéciens, de Chambériens, de Grenoblois, de Valentinois – et leurs voisins – dans une même vallée urbanisée, densifiée, technifiée, où la vie des habitants comptera moins que les flux économiques.
Nous tous qui combattons le TGV Lyon-Turin en Maurienne, l’autoroute A51 dans le Trièves, le Center Parcs dans les Chambarans, les nanotechnologies et GIANT à Grenoble, le Pôle Traçabilité à Valence, et les Jeux Olympiques dans les Alpes, nous luttons contre le Sillon alpin, dont les chantiers fragmentés dissimulent pour l’instant le projet d’ensemble.

  •  Contre « l’attractivité » et le déménagement du territoire
  •  Contre la mégalopole du Sillon alpin
  •  Contre les Jeux Olympiques, à Annecy ou ailleurs

Nous appelons tous les habitants et voisins du Sillon alpin à rejoindre la manifestation départementale du Comité Anti-Olympique d’Annecy Samedi 20 novembre 2010 à 14h, à Annecy. Départ devant la mairie


CAO – Comité Anti-Olympique de Grenoble
Moins Vite - Moins haut - Moins Fort
comiteantiolympique@yahoo.fr

Grelibre, le 11 novembre 2010

vendredi 12 novembre 2010

Verbatim : Frédéric Lordon

(...) Vous vous posez la question suivante : qu’est-ce qui fait que les salariés vont au travail ?

Frédéric Lordon.: La question est très exactement aussi simple que ça ! Et s’il y a une raison de la poser à nouveau c’est parce que, comme la sociologie du travail n’a pas manqué de le voir, le néolibéralisme opère un changement profond dans le régime de mobilisation des salariés. Le premier capitalisme, celui que Marx avait sous les yeux, fonctionnait à l’« aiguillon de la faim »… c’est-à dire dans un régime d’affects tristes. La grande « invention » du fordisme c’est d’avoir ajouté des affects joyeux mais extrinsèques : ceux de l’accès à la consommation élargie. Le néolibéralisme, lui, veut enrichir le rapport salarial d’affects joyeux intrinsèques, c’est-à-dire réjouir les salariés non pas par ce à quoi le travail – ou plutôt l’argent du travail – permet d’accéder, mais par le travail lui-même. Le travail va vous épanouir, le travail c’est la vraie vie : voilà la promesse de ce régime de mobilisation…

REGARDS est " une revue d'actualité non partisane qui assume un parti pris anti-libéral". Elle est dirigée par Clémentine Autain et Roger Martelli.

samedi 6 novembre 2010

Le meilleur du débat à l'Assemblée Nationale

billet repris samedi 6 novembre 2010

Morceaux choisis de la session d'automne sur La Chaîne Parlementaire

Il reste des communistes mordants...

Ci-dessous le député de gauche Jean-Pierre BRARD ( GDR ), se paye la tête d'une brochette de guignols incultes, malhonnêtes et racistes, député(e)s de droite pendant le débat sur les retraites... Une intervention insolente,  et pleine d' ironie.

...reste-t-il des socialistes sincères  ?

Telle Marisol TOURAINE (députée PS, vice-présidente du CG d'Indre-et-Loire, vice-présidente du groupe socialiste, secrétaire nationale à la santé et la sécurité sociale, chargée de mission sur le non-cumul des mandat -non je plaisante-s !- etc. Toujours membre du club Le Siècle ? ).
Sur un registre plus solennel, et nonobstant les turpitudes des socialistes, passées, présentes et à venir, Marisol Touraine est la voix remarquable de l'opposition lors du débat sur l'assurance maladie (vidéos 2 et 3), et dans l' explication de vote de son groupe contre la réforme des retraites (vidéo 4)
Chose rare, elle sait, à ce moment, pouvoir s'appuyer sur la quasi totalité du Peuple  (1) Imaginez ! Son tableau de la politique de santé est juste, et alarmant. Et l'on apprécie l'assurance sans arrogance, la combativité, la colère rentrée, et l'impression de force tranquille qui se dégagent de son discours. Celà se voit et s'entend parfaitement. 
Et en retour, à travers elle, c'est comme si c'était nous, simples citoyens, honnêtes gens, jeunes, travailleurs avec ou sans emploi, avec ou sans papiers, qui étions conspués par les bancs de la droite.  
A la faveur de quelques plans larges, on reconnaît, assis non loin, un Manuel Valls marmoréen.

Faire front contre la droite est une chose. Lui opposer un projet en défense et extension de la solidarité intergénérationelle, cet acquis fondamental, en est une autre.
Dans la dernière interview (vidéo 5) réalisée par la Coopol (sorte de "boite à idées" new look du PS) on déchante. 
A la question "Le PS veut-il augmenter le nombre des annuités ?  "  (autour de 2'45'')
Marisol répond sans circonlocutions: " ...Si le mouvement d'allongement d'espérance de vie devait se poursuivre au-delà de 2020/2025, alors nous n'exclurions pas de poursuivre dans cette direction "
C'est quoi d'autre que la reformulation exacte de la scie gouvernementale  "On vit plus vieux, on doit donc travailler plus longtemps" ? Il y a là au minimum, et pour rester polis, une divergence de doctrine rédhibitoire avec les camarades socialistes. 



Fin de l'entre-acte, avant reprise des hostilités dans la rue le 6 novembre



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(1) On met une majuscule à peuple dans les grandes occasions, comme  Mélenchon !

Le 8 en force pour Mounier

Lundi 8 novembre J-J Queyranne (président socialiste du Conseil Régional) a invité les syndicats, les fédérations des parents d'élèves, et des élus grenoblois pour leur parler de l'avenir du lycée Mounier.

Il a juste oublié d'inviter le collectif Mounier !

Nous avons décidé en AG de nous imposer à cette réunion en organisant un rassemblement devant

l'antenne Région 5, rue Poulat le lundi 8 novembre à 17h.

Faites passer l'info,il faut être nombreux

lundi 25 octobre 2010

On lache rien special GRE (2)

A l’initiative du syndicat CGT STMICROELECTRONICS Crolles, l’entrée des marchandises sera bloquée mardi 26 octobre 2010 à partir de 8h.
Les salariés sont invités à se joindre à cette initiative ainsi que toutes et tous ceux qui peuvent se rendre à STMICROELECTRONICS Crolles, 850 rue Jean Monnet.




MANIFESTATIONS UNITAIRES JEUDI 28 OCTOBRE et SAMEDI 6 NOVEMBRE

10h et 14H30 crs J. Jaurès à GRENOBLE
10h parking Diederichs à BOURGOIN
10h gare Sncf à LA TOUR DU PIN
10h place de la République à ROUSSILLON
14h30 champ de Mars à VIENNE

Motion des travailleurs de Continental-Clairoix

[ Résumé des épisodes précédents  (en serrant les dents) ]
Sur autorisation spéciale du directeur général du Travail Jean-Denis Combrexelle datée du 5 octobre, Xavier Mathieu, ouvrier et délégué CGT chez Continental-Clairoix a été sacrifié : sur les neuf délégués syndicaux de Continental ayant formé un recours hiérarchique contre la décision de l'Inspection du Travail de Compiègne d'autoriser leurs licenciements pour raison économique (décision rejetée au motif que «l'employeur ne démontrait pas avoir recherché le reclassement aux meilleures conditions possibles des intéressés au sein du secteur d'activité du groupe»), Xavier Mathieu est le seul dont le ministère a validé le licenciement, au motif mensonger qu'il aurait refusé un reclassement en Moselle.
Ce qui permet à Continental de ne pas lui verser le fruit des accords du plan social obtenu par son combat : 2 années de salaires et une prime de départ «extra-légale» de 50.000 €, en plus des indemnités conventionnelles 

Motion des travailleurs de Continental-Clairoix au ministre du Travail, monsieur Woerth et au Premier ministre.

Nous, les travailleurs de Continental- Clairoix, tenons à exprimer notre indignation et notre colère face à la nouvelle agression de votre gouvernement à notre égard et à celui de tous les travailleurs qui dans le pays entendent mener le combat pour défendre leurs droits et leur avenir.


Le ministre du Travail, dans le cadre du recours contre le licenciement de représentants du personnel qui lui était soumis, vient d’écrire que la fermeture et le licenciement des 1120 salariés de l’usine de Continental-Clairoix étaient totalement fondés et justifiés. 

En mars 2009, madame Lagarde, messieurs Chatel, Fillon et le président de la République, monsieur Sarkozy lui-même, avaient solennellement dénoncé les méthodes de voyou de la direction de Continental, en condamnant cette fermeture qui n’avait comme justification que de faire monter le prix des actions dans le cadre des manipulations boursières de ce géant de l’industrie. Les faits l’ont largement confirmé depuis et vous êtes bien placé pour le savoir.

Alors, au moment où près de 700 travailleurs de Continental ont décidé d’assigner Continental devant les tribunaux pour demander justice, vous avez décidé d’écrire cela, en connaissance de cause, pour venir au secours des actionnaires de ce groupe.


Mais en plus, comme si cela ne suffisait pas, vous vous êtes acharné contre notre porte- parole Xavier Mathieu, en donnant votre accord, et pour lui seul, à son licenciement. Pour cela, vous avez osé écrire qu’on lui aurait proposé un reclassement et qu’il l’aurait refusé ce qui est faux et vous le savez. Ainsi non content de violer la loi vous avez eu recours à des mensonges grossiers.


Ce que vous ne supportez pas, c’est que nous les travailleurs de Continental-Clairoix, avons relevé la tête, que nous nous sommes battus pour défendre notre peau, et que nous vous avons fait reculer, vous et Continental en vous obligeant à maintenir jusqu’à aujourd’hui et jusqu’en 2012 notre contrat de travail. Ce que vous ne supportez pas, c’est que depuis des mois la majorité d’entre nous est descendue dans la rue aux côtés de tous les autres travailleurs, car nous avons conscience que le combat contre les licenciements, contre les attaques sur les retraites et toutes les agressions présentes et à venir sont un seul et même combat pour refuser que la classe ouvrière paye avec sa peau la garantie des profits des patrons et des actionnaires.


Nous exigeons l’annulation de la mesure prise.


Adoptée à Compiègne le 12 octobre 2010


Lire aussi  "Xavier Mathieu, chômeur"  et cet article de Chronique-Ouvrière.fr

vendredi 22 octobre 2010

On lache rien (2) ; liens, sites,adresses, rendez-vous


Soutien aux grévistes des raffineries

- Intersyndicale de la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne) :

http://www.raffineriegrandpuits.fr/
 
- Fédération nationale CGT de l’industrie chimique :
Les dons par chèque sont les bienvenus. Les chèques sont à libeller à l’ordre de la FNIC-CGT et à adresser à l’adresse suivante : Coordination CGT Total, à l’attention de Christine Kipfer, Bureau A0102, 24 cours Michelet, La Défense 10 92069, Paris La Défense Cedex.

Merci encore pour votre soutien.
Bien cordialement, Christine Kipfer, Secrétaire de la Coordination CGT Total


La fédération CGT de la chimie, majoritaire dans de nombreuses raffineries, consacre une page à la collecte de dons sur son site.  Un tract d'appel au don de la CGT de la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique), avec une adresse où envoyer les chèques. La page Facebook des grévistes de la raffinerie de Feyzin (Rhône), avec un lien vers Paypal pour faire des dons en ligne. 

CAISSES DE GREVE



CGT
La Cgt met à disposition pour tous ceux qui veulent exprimer leur solidarité financière, un compte intitulé : « Cgt Solidarité Luttes Retraite »
Vos dons sont à mettre à l’ordre de
« Cgt solidarité luttes retraite »
et à retourner à l’adresse :
« Cgt solidarité luttes retraite »
263 rue de Paris
93100 Montreuil



UNION SYNDICALE SOLIDAIRES
Pour répondre aux nombreuses demandes de solidarité financière en direction des grévistes, le soutien peut être adressé à l’ordre de Solidaires qui s’engage à rendre publiques les sommes récoltées et leur affectation.
Envoyez vos chèques à l’ordre de l’Union syndicale Solidaires
(en précisant « Solidarité grévistes retraites » au dos)
à l’adresse suivante :
UNION SYNDICALE SOLIDAIRES
144 BOULEVARD DE LA VILLETTE – 75 019 Paris


http://www.solidaires.org/article33397.html


  • Le site Solidaires pour une grève efficace, créé par Adrien Kempf, se propose d'organiser la collecte, et recense également à la rubrique "Comment donner/autres caisses" les adresses pour envoyer ses dons aux postiers, aux routiers, etc.
  • Dans le Club de Mediapart, le blog d'Adrien Kempf relaie ces initiatives.  
Sites indé
http://www.7septembre2010.fr/ (discret sur ses origines, et très cousin de http://www.frontpopulaireanticapitaliste.fr/ !)
http://solidarites.soutiens.org ( titre " Portail des Luttes" , créé par le Collectif pour une Alternative au Libéralisme – Marseille Est.)

    jeudi 21 octobre 2010

    On lache rien - Special GRE

    Les employés de la ville de GRENOBLE en grève occupent le poste d'alimentation carburant des véhicules de la ville à la PROPRETE URBAINE JACQUARD, rue Honoré de Balzac à Grenoble depuis ce matin (21/10).

    Merci de faire connaitre largement cette info et de passer les soutenir sur place. Boissons chaudes bienvenues :)

    Ceci permet le blocage de tous les véhicules de nettoyage de la ville et peut permettre le démarrage dans d'autres secteurs d'activités et s'étendre à d'autres communes et à la Métro (service des ordures ménagères comme à Marseille).

    mercredi 20 octobre 2010

    Collectons 50 millions pour les salariés en grève

    Collecter 50 millions d’euros pour les salariés des secteurs en grève ( SNCF, raffineries, routiers, enseignants etc..) c’est jouable.  
    par André Martin, co -fondateur du site http://www.retraites-enjeux-debats.org/

    Collecter 50 millions d’euros pour les salariés des secteurs en grève ( SNCF, raffineries, routiers, enseignants etc..) c’est jouable.
    Le Solidaires’thon c’est l’une des solutions.
    Il suffit que les intersyndicales de ces secteurs organisent les modalités pratiques de ce Solidaires’thon.


     Quand une réforme est désapprouvée par 75% des Français et qu’elle est imposée par un monarque qui n’a plus la confiance que de 25% des Français, il doit bien avoir des solutions, dans un pays en principe encore en démocratie, pour obtenir le retrait de cette réforme. Si la démocratie avait été respectée, un référendum aurait été organisé. Ce référendum était d’autant plus indispensable que Sarkozy a répété à plusieurs reprises qu’il ne toucherait pas au droit à la retraite à 60 ans, car il n’avait pas sollicité un tel mandat pendant sa campagne de 2007. Ce référendum qu’il nous vole, il existe un moyen simple, original et rapide de l’organiser.
    Nous l’appellerons le Solidaires’Thon. Nous suggérons cette appelation uniquement pour signifier que, si nous voulons une efficacité à grande échelle, il faut impérativement s’inspirer des modalités très efficaces de collectes des dons ... du Téléthon (collectes sur les lieux publics, dans les manifestations du 16 puis du 19 octobre, promesses de dons, publication en continue et médiatisée du total des dons récoltés etc …)

    Les caractéristiques de la situation actuelle sont les suivantes :

    Les trois quart des Français sont opposés à cette réforme-ci et sont prêts à apporter leur soutien à telle ou telle forme d’actions pour être entendus. Les grèves et les manifestations sont des leviers, mais nous devons en trouver d’autres, complémentaires.

    · Pour des raisons multiples qu’il faut analyser précisément (1), des millions de Français ne peuvent pas faire grève, ou n’osent pas faire grève, ou jugent que ça ne ferait ni chaud ni froid à leur employeur. Mais des millions sont prêts à peser très fort, si nous sommes capables de leur proposer des modalités efficaces de soutien aux grévistes.

     · Il y a ceux, très nombreux, que l’on entend déclarer lors d’interviews : « j’ai 2 enfants, 3 crédits … je voudrais bien faire grève, mais je ne peux pas me permettre de perdre 80 euros par jour ». Cette réalité dramatique, Sarkozy et le Medef la connaissent bien. D’où leur risque calculé que des grèves massives et généralisées étaient peu probables.

     · Certes, les manifestations continuent de s’amplifier. Mais il faut comprendre qu’une course de vitesse est engagée. Le calendrier de Sarkozy était habile : présentation du projet le 16 juin, conseil des ministres début juillet, passage en force à l’Assemblée Nationale par le vote du 15 septembre, puis passage en force au Sénat d’ici le 15 octobre (reporté de quelques jours). Par rapport à ce calendrier, les mobilisations des confédérations ont été prises de vitesse : 5 journées de mobilisations d’ampleurs croissantes, mais étalées sur 1 mois et demi ! … De plus les étudiants viennent de commencer leur année universitaire et leurs actions d’information et de sensibilisation ont débuté il y a à peine 1 à 2 semaines.
     · la recherche de l’unité syndicale est certes nécessaire, mais l’unité syndicale à tout prix a, de fait, conduit à un flou sur les objectifs (retrait/pas retrait … quels points non négociables ? ... quels points négociables ? …) et à un flou sur les modes d’actions susceptibles d’atteindre les objectifs
     · résultat de tout cela : la confédération dont le poids est toujours déterminant dans ce genre de confrontation sociale majeure (la CGT) est tiraillée entre différentes préoccupations légitimes : souci de laisser aux salariés le soin de décider démocratiquement de leurs modes d’action dans leurs entreprises, volonté de ne « pas lâcher », hésitation à demander le retrait du projet de réforme, crainte (fondée) qu’un grand nombre de salariés qui voudraient faire grève ne puissent pas financièrement se le permettre, avec le risque à la clé que le monarque ne soit pas contraint de jeter l’éponge.
     Comment sortir de cette situation ubuesque où une réforme désapprouvée par 75% des Français risque d’être imposée à notre pays par un monarque qui n’a plus la confiance que de 25% des Français ?
    Partant du constat que ¾ des Français sont prêts à soutenir les grévistes, mais que seulement un pourcentage beaucoup plus restreint estiment pouvoir faire utilement grève dans leurs entreprises, une solution en découle. Celle qui consiste à organiser à très grande échelle la solidarité financière avec tous les secteurs stratégiques en grève. Ce qui, à l’évidence, permettrait à ces secteurs de tenir le temps nécessaire, en attendant que d’autres secteurs stratégiques les rejoignent, voir prennent le relais.
     Evaluation très grossière des dons qui pourraient être recueillis :
     · Si les 2/3 des 3 millions de manifestants donnent en moyenne 5 euros, ça donne 10 millions d’euros.
     · L’apport d’une journée de salaire pour ceux qui ont des salaires qui le permettent et de 10 euros pour les salariés au SMIC (1/100 ème de leur salaire mensuel), ça donne … (faites les calculs).
    · Les dons possibles des retraités non présents aux manifs pourraient permettre de recueillir entre …. et ….
     · Ceux qui risquent de devoir travailler 2 ans de plus si la réforme passe sont probablement prêts à faire des dons significatifs pour y échapper.
     Ajoutons à ces catégories, tous ceux qui, même parmi les gens aisés, sont prêts à s’offrir le plaisir de voir le monarque avaler son chapeau … comme son copain Villepin y avait été contraint avec le CPE.
     Il n’est donc pas déraisonnable d’estimer que le montant total du soutien financier aux grévistes pourrait se situer dans une fourchette entre xxxx millions d’euros et zzzz millions d’euros (à compléter après calculs).
    Nous publierons prochainement :
     · Un projet d’appel, simple et court, à cette solidarité financière à grande échelle, signé par quelques premiers signataires : personnalités connues et leaders syndicaux des cheminots, des raffineries et d’autres secteurs en grève reconductible. Si vous êtes a priori prêts à co rédiger et à co signer un tel appel, faites-nous le savoir dès maintenant
     · Il faudrait qu’un grand média (Mediapart ou … ou …) accepte d’héberger cet appel, avec publication en continu des signataires
     · Autre idée : le 16 octobre, chaque manifestant pourrait arborer un badge ou une pancarte avec « J’ai donné 10 € au SOLIDAIRES’THON » - « J’ai donné 10 € pour gagner le RETRAIT » - « J’ai donné 20 € pour faire plier Sarko » …..
    Voilà, l’idée du Solidaires’thon (ou du le Grévit’hon) est sur les rails. Il appartient aux intersyndicales des secteurs en grève d’en faire connaître très vite les modalités pratiques. Et pour permettre des collectes massives dans les manifestations du 16 puis du 19 octobre.
     Il suffit à ces intersyndicales de faire connaître, au plus vite et le plus largement possible, les adresses des CCP où les Français pourront envoyer leurs dons. Ainsi que la ou les adresses mail où ils pourront envoyer leurs promesses de dons. Ainsi que le site qui annoncera, à intervalles réguliers, le montant total des dons recueillis sur la France entière.
     Pour ne pas perdre de temps :
    · Transmettez très vite autour de vous cette idée d’un Solidaires’Thon. Notamment aux intersyndicales de cheminots et des raffineries
     · Discutez ces propositions dans vos sections syndicales d’entreprise

     Avant que le Solidaires’Thon se mette en place, il serait utile d’évaluer très vite si beaucoup de citoyens pensent qu’il s’agit d’une idée potentiellement très efficace et devant être lancée absolument. De toute façon, il n’y a rien à y perdre et tout à y gagner. 

    Une suggestion pour recueillir vos avis : ceux qui souhaitent le lancement du Solidaires’thon peuvent le faire savoir en signant l’appel « Retraites, Chômage : Arrêtons la désinformation ! » sur http://www.retraites-enjeux-debats.org/spip.php?page=article&id_article=6
    Dans la case Profession vous pouvez mettre « OK Solidaires’thon »
    André Martin,


     Publication et diffusion autorisées, même si cette contribution est susceptible de quelques modifications.
    Certes de nombreux salariés du privé n’osent pas se lancer dans une grève de plusieurs jours et se limitent souvent à des débrayages pour aller aux manifestations. Mais n’oublions pas que 5 à 10% de grévistes pendant 2 jours, dans une entreprise du privé, ça ne fait généralement ni chaud ni froid à l’employeur. Les salariés sont même contraints de rattraper ensuite leur boulot en retard ! Ces situations sont très majoritaires chez les cadres et les techniciens. Dans de tels cas de figure, il est certainement plus utile et plus habile que ces salariés puissent verser à une caisse de solidarité aux grévistes une partie des 1, 2 ou 3 jours de pertes de salaire qu’ils étaient prêts à sacrifier. Ne déduisez pas de ces réalités que nous suggérons aux catégories de salariés évoquées que nous les invitons à … en payer d’autres pour faire la grève à leur place.
     Il en est exactement de même dans beaucoup de secteurs de la Fonction Publique : si les salariés perdent des jours de salaires, l’employeur n’en a rien à cirer. Mieux, il se frotte les mains puisqu’il fait des économies.
    Les retraités non plus ne peuvent pas utiliser le levier de la grève.
    Il y a donc des dizaines de millions de Français qui ne peuvent pas peser par la voie classique et traditionnelle de la grève. Même si, bien entendu, le rôle des fédérations syndicales est d’œuvrer pour élargir les grèves à un certain nombre d’autres secteurs susceptibles d’exercer une pression économique forte. L’organisation à très grande échelle de la solidarité financière avec les grévistes permet aussi de mesurer et de faire connaître le niveau de sympathie et de soutien dont bénéficient les salariés en grève reconductible.



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