mardi 30 novembre 2010

L' an II du Parti de Gauche

Aujourd'hui petit scarabée, je te parlerai d'une Principauté du Verbe dans l'archipel de la Gauche qui se nomme Parti de Gauche (séparée des îles Coco par un bras de mer).

Le PG a été fondé fin 2008 par l'ex sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon et quelques uns de ses amis de la gauche du PS. Très mécontents d'avoir, pour la énième fois, été mis en minorité dans des conditions que les initiés ont eux-même du mal à saisir, ils l' ont quitté jurant mais un peu tard qu'on ne les y reprendrait plus. Mais ceci appartient déjà à l' histoire.  

Je précise que je n'en suis pas membre, et que la formation d'extrême-gauche à laquelle j'ai appartenu longtemps s'est sabordée il y a deux ans. Je l'avait quittée peu de temps avant...

Le PG part du constat (partagé!) de la "capitulation en rase campagne de la social-démocratie" devant le libéralisme, partout en Europe. En France il relève le défi, et se déclare prêt à "gouverner face aux banques". Et même à commencer demain si le Peuple est derrière lui.

Là, je tends l'oreille et je regarde.


Le premier congrès, dit "programmatique" du jeune Parti de Gauche s'est déroulé au Mans les 19, 20 et 21 novembre 2010.   Les amateurs de talk-show speedés, de sandwichs-rillette AOC et de fixs sur les points-virgules (460 amendements aux statuts du parti) étaient à la fête.

Un plan-media plus qu'un congrès


Sans surprises, la presse à réduit ce temps fort militant à un rebond sur l'agenda de campagne pré-présidentielle de JL Mélenchon. Information exacte mais réductrice. Une chose est sûre, pour combler son déficit de notoriété, le leader du PG est en train de se faire un coeur de marathonien.  

Il s'agit d'installer dans les esprits et sur le dos d'un PCF en mode hibernation que le meilleur candidat unique de la gauche de gauche à la présidentielle de 2012, c'est lui. Le NPA en conçoit quelques aigreurs. Voilà, c'était Anne-Sophie Lapix pour M6 en léger différé du Mans, à vous les studios.

Maintenant ça devient un poil sérieux. Le PG a un programme.


  "Lors de notre premier Congrès, nous résumions ainsi notre programme : la refondation républicaine des institutions et de la société, le partage des richesses, la planification écologique, la sortie du traité de Lisbonne et une politique de paix par la solidarité et la coopération entre les peuples. Or aucun de ces objectifs ne sera atteint sans une Révolution citoyenne." 
Intro à la Motion d'orientation générale adoptée au congrès du Mans 2010  


Depuis sa création, le PG envoie plein de signes d'ancrage à gauche rassurants
L' un des éléments les plus mis en avant publiquement au congrès du Mans est l'attribution de la co-présidence du parti à Martine Billard.  
Ce binôme présente plein d' avantages: Atténuer les critiques qui comparent le PG à une pyramide en équilibre sur la pointe. Réaffirmer, outre son attachement à la parité, la centralité de l'écologie politique dans un programme toujours en cours d'élaboration, et qui le restera jusqu'à la veille de la révolution citoyenne. Les révolutionnaires ne sont jamais prêts quand ça pète.  Enfin, conforter l'opposition du parti au recentrage de l'ensemble  Europe-Ecologie-Les Verts (EELV).  Une nouvelle (?) formation qui présentera très inamicalement des candidats alliés aux socialistes, face à des élus sortants du PG aux prochaines cantonales ...

Députée Verte passée au PG, Martine Billard mène un combat acharné et exemplaire contre la droite. Elle n'est pas la seule figure émergente. Avec Corinne Morel-Darleux secrétaire nationale au combat écologique, conseillère régionale Rhône-Alpes, qui entr'ouvre doucement la porte aux francs-tireurs de la décroissance, avec Gabriel Amard , artisan de la gauche par l'exemple et de la réhabilitation du service public de l' eau dans l' Essonne, et d'autres encore, le PG élabore et met en pratique une écologie politique en cohérence avec sa doctrine sociale et son interventionnisme économique, un écosocialisme.

photo Michel Soudais
Mais ce n'est pas ce message qui est passé dans la presse, ni la photo qui va bien (ci-contre)(1). Cette séquence aurait peut-être davantage convaincu si le co-président au moment de son annonce, avait cédé logiquement la tribune à la co-présidente, au lieu de garder la parole plus d'une heure trente en conclusion du congrès ?

"On a cartonné !" 
(Mélenchon à Ruquier, chez Drucker)
Sur le cas Mélenchon, la question qui revient en boucle -surtout sur sa gauche- est la suivante : Après plus de 30 ans passés entre les plis de la social-démocratie et les replis capitonnés du Sénat, peut-on croire en sa totale reconversion à l'idée de rupture avec le système capitaliste, ses institutions, ses élites ?   
Sur sa droite, Benoît Hamon s' est empressé de répondre que non : " tout celà se terminera par l'entrée de Jean-Luc dans le gouvernement, en expliquant qu'il est là pour ancrer le gouvernement à gauche" (2).
Et vous, qu'en pensez-vous ? 
Je relève les copies dans une heure.


Incidente à la manière de Politis.
Lorsqu'elles s'exercent sur l'intelligence de la marche du monde, la jugeote rend prudent, et la lucidité tétanise. Chez Mélenchon, l'une l'aiguillonne et l'autre le pousse à agir. C'est même à celà qu'on différencie les aventuriers des vrais politiques. Ce cyclothymique pousse ses colères penché sur la béance du doute, etc...    
Fin de notre séquence à la manière de Politis. 
Décidément, qu'il soit de droite ou qu'il soit de gauche, nous n'aimons pas le journalisme de complaisance. Référence :  "Mélenchon, Ombres et Lumières",  Politis n° 1128 du 25 nov. au 1er décembre. Bon, reprenons.

 C'est ainsi que trois jours après les accès de grandiloquence shakespearienne du discours de clôture ( "Je suis le bruit et la fureur, le tumulte et le fracas..." ) (3) le co-président dégrisé fait cet aveu déconcertant mâtiné d'un brin d'humilité : "Notre parti n’est rien ou presque. Juste une modeste passerelle lancée sur le vide. Mais parcequ'elle est là, tout est de nouveau possible" ( billet de blog  "Send them away !"  - 24/11/10).
 
Dans ce même
très long billet consacré à la conjoncture économique, on peut lire avec intérêt les notes sur le peuple d' Irlande en état de strangulation financière, sur l' Europe aux prises avec les agents du FMI -les hommes de Strauss-Khann- et sur l'absence dramatique d'alternative politique en Grèce.
Deux phrases les résument, la première:  " Le cœur de la partie qui se joue n’est pas l’Europe mais le dollar." La deuxième phrase invite à tirer pour la France les leçons politiques de l'évaporation de l'électorat de gauche en Grèce : " La radicalité doit être à la fois unitaire, concrète et gouvernementale". 


Bien vu.

« Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
 
 
Au coeur du combat commun... » 
Aragon

Vu de gauche, disons qu' à cette étape, se contenter de coller aux basques de Mélenchon 32 ans d' allégeance à Mitterrand et l'étoile rose de l'infamie qu'il vomit de si bon coeur, avec des arguments qui font mouche, est
un procès en disqualification politiquement stérile. 

Comme la plupart de ses futurs électeurs, nous ne lirons probablement aucun de ses livres. Pas de quoi s'en vanter. C'est plutôt que cette insistance à vouloir nous vendre le dernier-né jusque à l'intérieur des manifs de cet automne nous a un peu gavé niveau méthode, sans parler du canapé rouge...
Mon prolo de père n'a ouvert qu'un bouquin de gauche dans sa vie, " La paille et le grain", je ne sais s'il l'avait acheté lui-même ou si on le lui avait offert, mais ça n'a pas suffit à le convaincre de voter Mitterand.
Et puis, il y a tellement d'autres bons auteurs qui attendent pour les longues soirée d'hiver...

Une stratégie commune pour la gauche de gauche, vite !

Quand un mouvement social tel que celui que nous venons de vivre en France, aussi pacifique que majoritaire, est mis en échec et criminalisé par une si petite minorité d'oligarques, peut-on se contenter de répéter que les syndicats ont fait leur boulot, tout en priant Sa Majesté, qui est avec constance le premier à s'essuyer les pieds sur nous, de bien vouloir saisir le peuple par référendum ?


NON et NON.  

Assez des pétitions, les douves du Chateau en sont pleines ! 

Enfin, tu ne partages pas mon avis et je le respecte :  pour signer c'est par là. Sachant que quoiqu'il arrive, article 11 de la Constitution, le monarque reste maître de sa décision, comme de la formulation de la question.

Nous avons un besoin criant, les gens, d'un front de classe et de masse autour d'un "projet partagé", c'est l'expression consacrée au Front de Gauche. Nous en avons besoin pour écrire nos cahiers de doléance
, pour formuler nos solutions à la vie chère, à l'exclusion sous toutes ses formes, au mal-développement, à la malbouffe, et en fin de compte, à toutes les formes exaspérantes de la violence de tous contre tous, de la haine de soi et des autres, que produit notre société en crise.
Actif dans le mouvement social, vertébré par une conception de la laïcité sans concessions (lui évitant les affres du débat qui continue de miner le NPA), attaché à la construction d'une dynamique unitaire, "ce parti ne manque pas d'atouts", dit Martine Billard, "seulement de militantEs" .
Pour s'enraciner en véritable mouvement populaire et majoritaire déterminé à "gouverner face aux banques" la route est encore longue, et qui veut croire qu'elle passe seulement par les urnes trompe son monde, comme l'a dit à sa manière Clémentine Autain (
mention spéciale speed-dating dans la catégorie invités)


Le futur front de toute l'autre gauche n'a pas d'autre choix dans cette voie que de se démultiplier sans relâche entre actions sur le terrain et soutien aux luttes, colloques, rencontres, symposiums et contre-sommets internationaux, et de nouer des liens avec d'autres, mouvements populaires et sensibilités progressistes, marxistes et syndicalistes, libertaires et décroissants, liste non exhaustive. L'organisation d' un forum mondial de l'Autre Gauche lui a été suggérée par des groupes étrangers invités.   
Sans parler du projet de fondation d' une Cinquième Internationale,  agité un temps par le bouillant camarade-président Chavez. 
Son périmètre s' est sérieusement restreint, en raison de l'ambition du Vénézuela, terriblement concrète celle-là, de démarrer un programme nucléaire en collaboration avec l' Iran.

Dans quelques mois je te parlerai du congrès du NPA, une tribu à nuque raide, beaucoup plus à l'Ouest dans les mers chaudes...
JMB

(1) A l'exception du journal pégiste Politis.
(2) L 'Express du 17/11 , repris par le Canard Enchaîné 

(3) Expression reprise par le délégué général du PG François DELAPIERRE , autre figure montante du parti, en titre d'un excellent billet post-congrès dont nous tirons cet extrait :
(...) Le PG a été créé il y a presque deux ans car nous pensions que la marche à la crise était engagée, qu’elle menaçait les conditions d’une vie tout simplement humaine, et que la finance déchaînée ne serait arrêtée que par une révolution citoyenne fondée sur l’implication populaire. L’Irlande en apporte confirmation. Nous sommes dans un engrenage qui peut tout broyer. Le tribut colossal exigé par la finance est incompatible avec la préservation de nos sociétés. Il implique une pauvreté et une précarité de masse, la destruction des écosystèmes, le massacre des droits sociaux et des services publics. Il mène nos sociétés à l’implosion, ici comme en Amérique du Sud, que ses dictatures militaires et sa proximité aux Etats-Unis désignaient comme plus facile à saigner jusqu’à ce que se lève la vague des révolutions citoyennes.
Les loups de la finance chassent au plus simple. Ils attaquent en meute les bêtes faibles du troupeau. Le premier ministre irlandais fait mine de s’opposer aux ordres de la Commission Européenne ? Mais c’est lui qui après avoir faiblement protesté, avait fait revoter son peuple sur le traité de Lisbonne. Proie facile ! Mais butin copieux : 90 milliards d’euros repartiront dans les tuyaux percés de la finance. La meute excitée par l’argent n’entend pas se disperser si vite et s’attaque maintenant au Portugal. Après ce sera l’Espagne. Jusqu’où s’arrêteront-ils commence à se dire le brave Français qui trouvait l’Amérique du Sud bien lointaine mais s’inquiète des loups à ses frontières ?  (...)
("Tumulte et Fracas", F.Delapierre,  26 novembre 2010)

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mercredi 24 novembre 2010

Verbatim : André Gorz

Seul est digne de toi ce qui est bon pour tous.
Seul mérite d’être produit ce qui ne privilégie ni n’abaisse personne.
Nous pouvons être plus heureux avec moins d’opulence, car dans une société sans privilège, il n’y a pas de pauvres.

André Gorz,
Leur écologie et la nôtre, avril 1974.
Replacé dans le contexte politique de l'époque (en 1974 on est à l'acmé du gauchisme néo-bolcho) le titre de cet article, dont le contenu est d'une clairvoyance étonnante, est probablement un clin d'oeil à la fameuse brochure "Leur morale et la nôtre" de Léon Trotsky, qui circulait alors pas mal dans les facs, mais pas que ! 
Théoricien de l'écologie politique, André Gorz a fait ses "Adieux au prolétariat " en 1980. Bien des années après, il a remis sur le métier l'ouvrage pour tenter de repenser à nouveaux frais le sujet historique révolutionnaire, et renouer avec lui .
Du moins c'est ce que je pense, et ça ne figure pas dans sa fiche Wikipedia !
A part ça, la citation elle-même se passe de commentaires. 
JMB

lundi 22 novembre 2010

Pour les Roms, remplissons l'amphi Weil

L'amphi Weil est le plus grand et prestigieux des amphis de l'agglo (750 places assises à l'aise, 2x plus en se serrant un peu).
En accueillant nombreux Tony Gatlif dans ses murs, en le remplissant à ras-bord mardi 23 novembre, solidaires des Roms et de tous les sans-papiers, nous adresserons un pied-de-nez politique au triste imposteur du " Discours de Grenoble" de l' été 2010. 
JMB

Eve, dans le cadre de la Maison Citoyenne, Les migrations, La Cinémathèque de Grenoble, Les Cinéphiles Anonymes,Les Voix du Cante Flamenco, présentent


Les Princes
un film de Tony Gatlif
en présence du réalisateur.

Mardi 23 Novembre à 20h à l'Amphi Weill
sur le Campus Universitaire
Arrêt de tram Bibliothèques Universitaire lignes B et C
Entrée Libre


Le film :
Premier long métrage de Tony Gatlif (1982) avec Gérard Darmon, Muse Dalbray, Céline Militon, Concha Tavora, Farid Chopel, Anne-Marie Philipe.


Une cité HLM particulièrement vétuste de la région parisienne. Là vivent des gitans plus ou moins sédentarisés. Nara a répudié sa femme, Miralda, parce qu'elle prenait la pilule. Il vit là avec sa fille et sa vieille mère dans un bâtiment insalubre jusqu'au jour où ils sont expulsés. Ils prennent tous la route, à pied, pour aller voir un avocat des gitans en Belgique,....
Misère, racisme, combines, larcins, poids de la tradition communautaire, ostracisme, Tony Gatlif, dans son 1° long-métrage qu'il a qualifié de « coup de poing », livre une vision sans complaisance, sans pathos ni romantisme, de la vie des gitans.
Un film jugé à sa sortie, trop misérabiliste, par une critique peu soucieuse de la réalité de leurs conditions de vies, mais aujourd'hui la réalité est encore plus sombre et plus honteuse qu'en 1982 : conditions sanitaires inhumaines des campements sans eau, sans électricité, sans chauffage, faim, parcage, expulsions, stigmatisation, difficultés de scolarisation des enfants, illettrisme des adultes,....


Tony Gatlif :
Né d'un père kabyle et d'une mère gitane, Tony Gatlif, après une enfance à Alger, arrive en France en pleine Guerre d'Algérie. Sa rencontre en 1966 avec Michel Simon, puis son entrée dans le monde du théâtre l'amène à réaliser un premier film en 1975, La Tête en ruine. Depuis Corre Gitano en 1981, il aborde le thème qu'il approfondira de film en film : les Roms du monde entier, dont il est devenu le chantre, mettant en valeur les conditions d'existence de cette communauté en mouvement, la très grande richesse et la grande diversité de sa culture musicale. Latcho Drom (Bonne route), Gajdjo Dilo, Vengo, Swing, Transylvania et dernièrement Liberté, retracent l'épopée et la vitalité de ce peuple transnational (Tziganes, Gitans, Gitanos, Bohémiens, Romanichels, Gypsys, Zigeuner, Yenisches, Manouches, Sinti, Kalés, Romano Chavo,...) qu'est le peuple Rom.


La soirée du 23 novembre:
La projection de ce film sera suivie d'un débat avec Tony Gatlif, qui permettra d'aborder toutes les questions concernant la situation des Roms vivant sur notre territoire, les conditions d'existence innommables qu'ils subissent, bafouant les droits humains les plus élémentaires...

Le contexte local :
Depuis le fameux Discours de Grenoble du 30 Juillet 2010 et, en Août, à Saint-Martin d'Hères et Voiron, les expulsions de plusieurs camps de Roms, menées par les forces de l'ordre d'un État xénophobe qui a ciblé clairement ce peuple dans sa Circulaire du 5 Août, la lutte est menée quotidiennement dans notre agglomération grenobloise et à Voiron.

A la mi-septembre, un Collectif Solidarité Roms s'est crée. Depuis,il n'a pas cessé d'interpeller les Collectivités Territoriales (Métro, Conseil Général, Municipalités), le Préfet de l'Isère, représentant de l'État, de dénoncer les charters de retours forcés et la pression au retour « volontaire », participant aux 9 manifestations qui ont émaillé l'automne social grenoblois, aux côtés de dizaines de milliers de personnes, organisant concert de soutien et projections de films, avec l'appui de structures culturelles locales; actions de résistance aux tentatives d'expulsions et enfin, construction avec les Roms eux-mêmes d'une salle commune de 50m² sur le camp officiel du Rondeau (où avaient été parqués les Roms expulsés du Camp Ikea de Saint Martin d'Hères), et occupation, depuis presque un mois, d'un bâtiment vacant, propriété du Conseil Général de l'Isère, le Collectif Solidarité Roms, menant des actions à Voiron, Fontaine, La Tronche, Saint Martin le Vinoux et bien sûr Grenoble, ne lâche pas prise.

Même si les médias nationaux à cette l'heure n'ont pratiquement pas répercuté et relaté cette lutte exemplaire, la presse locale (radio, papier, télé) l'a largement fait, contribuant aussi à la mobilisation et à la solidarité d'une part croissante des individus et des associations de notre région.

samedi 20 novembre 2010

Liquidateurs locaux de la solidarité nationale


L' UD CGT Isère donne dans ce tract téléchargeable, les coordonnées, le blase et photo des cinq députés isérois de droite qui ont voté la loi sur la réforme des retraites, tout en refusant simultanément d'aligner leur propre régime, beaucoup plus favorable, sur celui des salariés.
Faites circuler !
Crédit photo: Maia, Médiapartien(ne). J'ai craqué pour ce délicieux papy CGT manifestant à Marseille.

mercredi 17 novembre 2010

Contre les Jeux du profit et de la destruction

Contre les Jeux du profit et de la destruction

Tous à Annecy le 20 novembre 2010


En mars 2009, les Grenoblois ont applaudi à l’échec de la candidature de leur ville aux Jeux Olympiques 2018. À raison. Depuis, la Rocade Nord a été abandonnée, la mairie ne parle plus de téléphériques urbains, le projet GIANT est ralenti faute de l’élan financier olympique. Certes, on n‘arrête pas la destruction du territoire, mais au moins a-t-on évité son accélération
Le désastre épargné à Grenoble menace maintenant Annecy. Comme si la Haute-Savoie n’avait pas été suffisamment ravagée par les « sports d’hiver », l’urbanisation folle, la course à la croissance – bref, par « l’attractivité du territoire ». Les Hauts-Savoyards sont-ils plus heureux avec 7000 nouveaux habitants chaque année ? Seront-ils plus heureux, les champions repartis, avec plus d’autoroutes et de tunnels, avec les terres agricoles bétonnées, l’eau siphonnée et polluée par les canons à neige, des infrastructures inutiles à rembourser pendant des décennies ?
Au fait, pourquoi les décideurs veulent-ils à ce point accueillir les Jeux Olympiques ? « C’est bon pour le BTP et les autoroutes », clamait Dumolard, le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Grenoble. « Une candidature en 2018 est une formidable opportunité pour (…) la montagne française confrontée à une concurrence mondiale en matière de développement sportif, économique et touristique », ânonnait Destot, le maire de Grenoble.
Bref, les J.O, c’est bon pour le profit de quelques-uns dans la guerre mondiale économique.
Pour prospérer dans cette guerre, nos élus ont décidé l’édification d’une métropole unique de 220 km de long, entre Genève et Valence : le Sillon alpin[1] .
Les Jeux sont pour eux un moyen de financer et d’accélérer ce projet de mégalopole censée concentrer deux millions de Genevois, d’Annéciens, de Chambériens, de Grenoblois, de Valentinois – et leurs voisins – dans une même vallée urbanisée, densifiée, technifiée, où la vie des habitants comptera moins que les flux économiques.
Nous tous qui combattons le TGV Lyon-Turin en Maurienne, l’autoroute A51 dans le Trièves, le Center Parcs dans les Chambarans, les nanotechnologies et GIANT à Grenoble, le Pôle Traçabilité à Valence, et les Jeux Olympiques dans les Alpes, nous luttons contre le Sillon alpin, dont les chantiers fragmentés dissimulent pour l’instant le projet d’ensemble.

  •  Contre « l’attractivité » et le déménagement du territoire
  •  Contre la mégalopole du Sillon alpin
  •  Contre les Jeux Olympiques, à Annecy ou ailleurs

Nous appelons tous les habitants et voisins du Sillon alpin à rejoindre la manifestation départementale du Comité Anti-Olympique d’Annecy Samedi 20 novembre 2010 à 14h, à Annecy. Départ devant la mairie


CAO – Comité Anti-Olympique de Grenoble
Moins Vite - Moins haut - Moins Fort
comiteantiolympique@yahoo.fr

Grelibre, le 11 novembre 2010

vendredi 12 novembre 2010

Verbatim : Frédéric Lordon

(...) Vous vous posez la question suivante : qu’est-ce qui fait que les salariés vont au travail ?

Frédéric Lordon.: La question est très exactement aussi simple que ça ! Et s’il y a une raison de la poser à nouveau c’est parce que, comme la sociologie du travail n’a pas manqué de le voir, le néolibéralisme opère un changement profond dans le régime de mobilisation des salariés. Le premier capitalisme, celui que Marx avait sous les yeux, fonctionnait à l’« aiguillon de la faim »… c’est-à dire dans un régime d’affects tristes. La grande « invention » du fordisme c’est d’avoir ajouté des affects joyeux mais extrinsèques : ceux de l’accès à la consommation élargie. Le néolibéralisme, lui, veut enrichir le rapport salarial d’affects joyeux intrinsèques, c’est-à-dire réjouir les salariés non pas par ce à quoi le travail – ou plutôt l’argent du travail – permet d’accéder, mais par le travail lui-même. Le travail va vous épanouir, le travail c’est la vraie vie : voilà la promesse de ce régime de mobilisation…

REGARDS est " une revue d'actualité non partisane qui assume un parti pris anti-libéral". Elle est dirigée par Clémentine Autain et Roger Martelli.

samedi 6 novembre 2010

Le meilleur du débat à l'Assemblée Nationale

billet repris samedi 6 novembre 2010

Morceaux choisis de la session d'automne sur La Chaîne Parlementaire

Il reste des communistes mordants...

Ci-dessous le député de gauche Jean-Pierre BRARD ( GDR ), se paye la tête d'une brochette de guignols incultes, malhonnêtes et racistes, député(e)s de droite pendant le débat sur les retraites... Une intervention insolente,  et pleine d' ironie.

...reste-t-il des socialistes sincères  ?

Telle Marisol TOURAINE (députée PS, vice-présidente du CG d'Indre-et-Loire, vice-présidente du groupe socialiste, secrétaire nationale à la santé et la sécurité sociale, chargée de mission sur le non-cumul des mandat -non je plaisante-s !- etc. Toujours membre du club Le Siècle ? ).
Sur un registre plus solennel, et nonobstant les turpitudes des socialistes, passées, présentes et à venir, Marisol Touraine est la voix remarquable de l'opposition lors du débat sur l'assurance maladie (vidéos 2 et 3), et dans l' explication de vote de son groupe contre la réforme des retraites (vidéo 4)
Chose rare, elle sait, à ce moment, pouvoir s'appuyer sur la quasi totalité du Peuple  (1) Imaginez ! Son tableau de la politique de santé est juste, et alarmant. Et l'on apprécie l'assurance sans arrogance, la combativité, la colère rentrée, et l'impression de force tranquille qui se dégagent de son discours. Celà se voit et s'entend parfaitement. 
Et en retour, à travers elle, c'est comme si c'était nous, simples citoyens, honnêtes gens, jeunes, travailleurs avec ou sans emploi, avec ou sans papiers, qui étions conspués par les bancs de la droite.  
A la faveur de quelques plans larges, on reconnaît, assis non loin, un Manuel Valls marmoréen.

Faire front contre la droite est une chose. Lui opposer un projet en défense et extension de la solidarité intergénérationelle, cet acquis fondamental, en est une autre.
Dans la dernière interview (vidéo 5) réalisée par la Coopol (sorte de "boite à idées" new look du PS) on déchante. 
A la question "Le PS veut-il augmenter le nombre des annuités ?  "  (autour de 2'45'')
Marisol répond sans circonlocutions: " ...Si le mouvement d'allongement d'espérance de vie devait se poursuivre au-delà de 2020/2025, alors nous n'exclurions pas de poursuivre dans cette direction "
C'est quoi d'autre que la reformulation exacte de la scie gouvernementale  "On vit plus vieux, on doit donc travailler plus longtemps" ? Il y a là au minimum, et pour rester polis, une divergence de doctrine rédhibitoire avec les camarades socialistes. 



Fin de l'entre-acte, avant reprise des hostilités dans la rue le 6 novembre



2

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(1) On met une majuscule à peuple dans les grandes occasions, comme  Mélenchon !

Le 8 en force pour Mounier

Lundi 8 novembre J-J Queyranne (président socialiste du Conseil Régional) a invité les syndicats, les fédérations des parents d'élèves, et des élus grenoblois pour leur parler de l'avenir du lycée Mounier.

Il a juste oublié d'inviter le collectif Mounier !

Nous avons décidé en AG de nous imposer à cette réunion en organisant un rassemblement devant

l'antenne Région 5, rue Poulat le lundi 8 novembre à 17h.

Faites passer l'info,il faut être nombreux

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