samedi 28 janvier 2012

Jean-Luc Mélenchon à Grenoble 27 janvier 2012


les vidéos peuvent ne pas s'afficher sur certains smartphones


Questions rebattues et l'animal était un peu fatigué... Mais le principal est que Jean-Luc Mélenchon ait fait salle comble partout où il est passé dans la journée, à Grenoble vendredi 27 janvier. Retrouvez le débat du Forum Vivre la République - Grenoble 2012 (23.000 inscrits pour l'ensemble, record battu!) face aux rédactions de Libération et de Marianne ICI (durée 1h36)

Meeting régional du Front de Gauche à Lyon, le 7 février.

jeudi 26 janvier 2012

Hausse record de la démagogie à la Préfecture de l'Isère

(AFP) Isère : " Le préfet affiche une baisse record de la délinquance à La Villeneuve ".

Ca fait déjà un petit moment que la dépêche est scotchée en haut de la page AFP.  Et ça commence à me courir.

Pas vous ?

On se souvient de l'été chaud 2010 ? De ce petit braqueur de casino abattu par la police devant ses copains et les habitants du quartier, son quartier, après une course poursuite transformée en chasse-à-l'homme ? Du discours de Grenoble de Sarkozy venu tout exprès ? De l'agitation médiatique qui s'ensuivit ? Des rodomontades du super-préfet mis en place par Hortefeux à la suite de ce fait-divers ? Des scènes de guérilla urbaine ? Des rondes des hélicos de la police, avec leurs projos trouant la nuit au-dessus nos têtes ? D'un déploiement militaro-policier absolument sans précédent dans la ville de longs mois durant ? Oui ?

Un an après, applaudissons aux résultats : En 2011, de source officielle, on a enregistré dans ce quartier, (c'est nous qui soulignons)  " une baisse de la délinquance générale de 19,5% "   à déclaré Eric Le Douaron (le préfet superflic mis en place par Hortefeux) lors d'une conférence de presse.

Ce qui veut dire que pour 10 délits en tous genres commis avant le déploiement de ses mesures d'exception, on est rendus à... 8, ça fait deux en moins par rapport à la période de référence. Tout ça pour ça ? De quoi crier victoire à sons de trompe en effet.

Et pourtant ils ont mis la gomme, le spectacle était assûré. A  croire que tout fout le camp dans Sarkoland en perdition. Même les syndicats policiers ont contesté les chiffres à l'époque, le manque de moyens et les effets d'annonce bling-bling. Sans suites.

Avec une constante : le tout-sécuritaire, bien loin de rétablir la tranquilité publique, ne vise qu'à entretenir la peur, la trouille, et produit partout les mêmes effets politiques délétères dans les têtes.
Et un constat : la politique de la matraque n'est là que pour masquer les dégats sociaux incommensurables commis tout au long de cet interminable quinquennat. Elle est contre-productive. Sur toute la ligne. 

> Lire la dépêche AFP

samedi 21 janvier 2012

Ressemblances et différences entre les programmes de Sarkozy et Lepen

Le titre du journal Le Monde auquel vous avez échappé cette semaine.

Dans son édition du 20 janvier 2012 le journal Le Monde a commis une nouvelle et assez grossière escroquerie intellectuelle intitulée "Ressemblances et différences entre les programmes de Mélenchon et LePen"

L'observateur attentif pourra lire les mots suivants dans l'URL (l'adresse complète) de l'article en ligne : ".. /melenchon-et-le-pen-quelques-ressemblances-et-beaucoup-de-differences_.._1.html
Si l'ensemble des termes en bleu réapparait sous forme d' en-têtes de paragraphes dans le corps de l'article, c'est bien  "Ressemblances et différences entre les programmes de Mélenchon et LePen" qui a été retenu comme titre... 
Caviardage, manque de place, ou soucis de concision ?
Pour s'en tenir à l'examen des "ressemblances" entre les deux candidats, suffisamment frappantes selon l'auteur pour en faire un papier, le produit de cet exercice de haute-voltige est entaché d'une mauvaise foi ahurissante.
Hélène Bekmezian (1) note que nos deux leaders extrémistes "montrent une grande défiance" à l'égard du système financier. Bigre. C'est tout ?  Bah oui. Relisez. Ce n'est pas un scoop, le journal Le Monde est depuis belle lurette le temple inexpugnable de la mondialisation heureuse, laquelle, comme le déclarait naguère l'un de ses meilleurs experts Alain Minc, profite d'une économie "qui est globalement assez bien gérée" (in "Les nouveaux Chiens de garde", documentaire à l'affiche dans toutes les bonnes salles de cinéma).

Sur le deuxième et dernier point de convergence, les bas salaires, la confusion est scandaleuse. H.B n'hésite pas à amalgamer un rattrapage de pouvoir d'achat (300 euros pour 35 h effectivement versés par le patron, prôné par le front de Gauche), avec la baisse de 200 euros des cotisations sociales salariales pronée par Lepen. Au pays des bisounours, cette baisse, "compensée par l'Etat" (par quel moyen ? on ne le dit pas) se retrouverait mutatis mutandis dans la colonne "salaire net". Merci aux employeurs touchés par la grâce... (et qui payent rubis sur l'ongle leurs cotisations sociales).  
Mais cet allègement du salaire brut, de la part socialisée du salaire - en bon français pour Mme Bekmezian- ne revient pas à autre chose qu'à abaisser encore le coup du travail.

Quelle honte, quelle minable opération. 
L'affirmation ne résiste pas deux secondes à l'épreuve de la confrontation des programmes (sans parler du fossé politique). On attendra en vain le même traitement de faveur pour Sarkozy. Ce serait pourtant, à l'évidence, beaucoup plus approprié, plus justifié; surtout dans les dernières longueurs de cet intolérable quinquennat. Imaginons le journal Le Monde titrant : " Ressemblances  et différences entre les programmes de Sarkozy et Lepen". Las ! tel horrible amalgame ne risque pas de se produire dans les colonnes de cette feuillle de chou multirécidiviste. Tiens, l'opération donnerait plutôt matière à se réjouir à celles et ceux qui, à gauche, voient se lever enfin des vents contraires à l'ordre établi. A plat ventre devant l'oligarchie financière, s'efforçant de disposer ses ridicules petits contre-feux à la montée en puissance de la campagne de Jean-Luc Mélenchon, Le Monde se rétracte sur les peurs et les dogmes libéraux des puissants qui le contrôlent. Petit quotidien nain de révérence. Puant !


-> L'ARTICLE D'HELENE BEKMEZIAN 
(1) "Journaliste au pôle décryptage du Monde" (Libération)

jeudi 19 janvier 2012

Facebook, fin et suite

Ils nous feront devenir chèvre. C'est le deuxième billet sur le même sujet en moins de quinze jours, quatrième sur plus de 240 depuis la naissance de ce blog (1). La vaine croisade anti-Facebook, perdue d'avance, tournerait à l'aigreur monomaniaque ? Bah...pas de quoi en faire un billet ? Mais ? Je suis chez moi !  Et je reviens répéter avec du biscuit que les évolutions en cours m'inquiètent, au fil des papiers que je lis. Ce qui est inquiétant, c'est d'observer l'évolution des menaces liberticides qui pèsent des deux côtés de l'Atlantique sur la neutralité du Net (2), et simultanément, le développement d'un gigantesque cyberconglomérat d'intérêts privés déguisé en réseau d'amis. Après, à vous de voir.

"Bientôt ils pourront même savoir quand les connectés vont aux toilettes!"
(une lectrice du Figaro)

Bien vu, madâme ! Les boutons «s'abonner», «écouter», «lire», «regarder», «jouer», «cuisiner» vont s'ajouter au bouton «j'aime» («like») bien connu, et ce n'est qu'un début. Au moins leur stratégie s'éclaire. Dès cette année leur pub accompagnera tes moindres faits et gestes petit scarabée, ta timeline est le scriptboard de leurs spots publicitaires. Après s'être soumis les centaines de milliers de sites et de blogs qui ont servi docilement son extension en répandant ce fichu mouchard, FB appâte les développeurs et s'allie aux grandes plate-formes de diffusion de contenus. 

Les premiers pourront créer des boutons en lien avec les applications qu'ils proposent. L'enjeu est de prendre pied sur un marché -la distribution d'applications- dominé par Androïd (Google) et surtout par Apple (App Store).

Les seconds sauront tout de toi à chaque étape de ta petite vie (sur un repère orthonormé baptisé Timeline pour faire moins peur), et à tous moments de la journée, puisque tu es connecté à tous moments de la journée. L'éditeur de jeux associé Zynga se porte bien, merci. Spotify, Deezer, Dailymotion sont déjà dans la place, sur le plus grand hypermarché virtuel au monde (+ de 800 millions de pékins) ouvert 24h/24.
La plupart des articles passés en revue y insistent: la richesse des informations ainsi collectées tendra «potentiellement vers l'infini».

1 FaceBook Credit = 0,10 $ US

Ce n'est pas fini. Depuis le 1er juillet 2011, l' Empire bat sa propre monnaie : les Facebook Credits. Le monde est son terrain de jeu. Vous avez cliqué sur «jouer» ? Naturellement " tout éditeur de jeu ou de services sur Facebook doit proposer la monnaie du site ", un truc moitié monnaie de singe, moitié porte-monnaie électronique alimenté en bonnes vraies devises. Passons sur les détails techniques.
FB prélève sa petite commission au passage : 30% du montant des transactions.  Au final, tout va y passer : 
« Cela concerne le jeu, mais aussi les médias comme Warner Bros, la musique, la vidéo, la billetterie. Cela va assurer la liquidité de la monnaie sur tous les services», (Julien Codorniou, directeur des partenariats de Facebook France). 

Une fois que toutes les libertés publiques seront éteintes, il nous restera la liberté du consommateur. Facebook s'y fera très bien. Alors pourquoi s'en faire ?

=== 

(1) Fin 2007. Pour lire les épisodes précédents cliquer sur l'occurence Facebook dans les libellés ci contre. 
(2) Projets de loi SOPA (Stop Online Piracy Act) et PIPA (Protect Ip Act) aux USA, DADVSI, HADOPI, LOPSI1 et LOPSI 2 en France. L'affaire Wikileaks, la fermeture de Megaupload par les autorités américaines, les poursuites exercées contre les dirigeants de ces sites, et pour les derniers, les peines criminelles encourues extrêmement lourdes (20 ans de prison !!) sont des exemples éloquents.
[EDIT 21/01/12] :
" Les plus grosses sociétés de l’internet (y compris Google, Facebook, Twitter et d’autres) s’opposent à la SOPA et au PIPA  parce qu’elles changent les règles de responsabilité dans l’infraction liée au copyright. Depuis le Digital Millenium Copyright Act de 1998, les entreprises sont protégées contre les accusations de “complicité de contrefaçon” sur les contenus téléchargés par les utilisateurs, tant que l’entreprise suit une procédure consistant à retirer les contenus illicites identifiés lors d’un process d’alerte et de suivi. La SOPA modifie considérablement ce système, et les société internet craignent que sans protection contre une procédure d’infraction, les sites de contenus générés par les utilisateurs comme Youtube ou Twitter ne puissent plus exister."  InternetActu du 18/01/12 - L' article complet ici.

Facebook n’a pas participé au black-out organisé mercredi 18 janvier par plusieurs sites américains (dont la version anglaise de Wikipedia) pour protester contre le projet de loi américain SOPA (Stop Online Piracy Act). Son P-DG Mark Zuckerberg s'est fendu à la dernière minute d'un billet mollement "critique" sur son profil. Oh, pas de quoi fouetter un actionnaire. Ironique, 01net.com précise en début d'article que  « 468 314 personnes ont aimé ça ». Et annonce que Facebook prépare sa valorisation en Bourse... 100 milliards de dollars levés sur les marchés au printemps 2012. Une nouvelle dont 468.314 ravis se fichent comme d'une guigne.


lundi 16 janvier 2012

Les nouveaux chiens de garde, le film

Vidéo indisponible pour certains smartphones



Mercredi 18 janvier, débat avec Gilles Balbastre, coréalisateur, après la projection de 19 h 45 au cinéma Le Club, Grenoble
Vendredi 27 janvier, projection à 20h00 et débat avec Serge Halimi, directeur du Monde diplomatique, co-scénariste et auteur de l'ouvrage « Les nouveaux chiens de garde » (édition Raison d'agir, 1997-2005). Mon Ciné, Saint-Martin-d'Hères.
Lire une interview de Yannick Kergoat (co-réalisateur) ici
[EDIT : Gros titre dans la presse aux ordres, tout frais de ce matin : "Pour Laurence Parisot, la perte du triple A est "un électrochoc"
Dommage qu'elle en ait réchappé :( ]

dimanche 15 janvier 2012

Enquête : les Français consacrent 3 heures par jour à la masturbation sur leur lieu de travail

Autant l'avouer tout de suite tellement j'ai honte : ce titre, et le lien idoine sont là juste pour faire bondir mécaniquement la courbe du trafic :*
L'article original est l'oeuvre de Brave Patrie; le procédé, sa marque de fabrique. La pochade du jour, une vraie réussite. Allez-y, et marrez-vous bien. On en a tous grand besoin par ces temps.

Tuer le temps au boulot. Les gens-dans-les-bureaux disposent probablement d' un  avantage sur les autres. Ce n'est pas croyable l'inventivité dont peut faire preuve le col-blanc, le cul sur une chaise toute la journée. Tout ce qu'il parvient à faire en dehors de bosser.

Vous comprendrez que je protège mes sources, qui sont de deuxième main...
Alors de quoi parle-t-on au juste ? Eloge de la luxure au travail ou hantise du bloggeur de fond que le vertige du cyberespace infini effraie ?

En additionnant les passages éclairs, les atterrissages aléatoires (?), les robots scanneurs, des torchons, des serviettes et des maroquins, et enfin la modeste et néanmoins réelle fréquentation de mes authentiques lecteurs(trices) réguliers chéris, ce blog avoisine les 350 à 400 visiteurs uniques par jour en moyenne, avec de brusques pointes de fréquentation, parfaitement inexpliquables, par ci, par là. Chiffres assez bas mais sans triche, ni racolage, ni backlinks.

J'ai des envies d'être lu, commenté, critiqué, adûlé, par des brassées de lecteurs(trices) nouveaux(elles), comme une envie vous prends de vous taper un saladier de fraises à la chantilly à trois heures du matin. Comme tout le monde. Trop de désamours autour de moi, de nous. Pourtant, je le répète... je n'irai pas pour celà poker (1) à mort mes ' ami(e)s '  sur les rézosociaux, pas plus en 2012 qu'avant. Juste l'envie de continuer contre vents et marées en laissant faire l'écosystème dont je n'attends pas des miracles, plus quelques langues agiles. Dieu reconnaîtra les siens.

Mais, bichon ? tu rêves. Sans Facebook, sans Twitter, t'existes-pas. C'est simple ! Oui. Trop. N'en remettons pas une louche salée, c'est déjà fait ( ici et ). Facebook ? heu non, merci.  ça veut dire que j'hésite. Faudra bien finir par trancher. Certains témoignages font vaciller. Un ami m'a raconté comment il avait réussi à provoquer en 48 heures et de proches en proches un buzz, une bronca suffisamment importants (2) pour que Libération s'empare de la question qu'il soulevait. Sans toutefois que le lien de cause à effet ne soit clairement établi. Ca m'a quand même déstabilisé un peu dans mes certitudes. A peine se promet-on de lui tourner le dos que le rézocial vous revient dans la face. Pas possible de lui échapper et d'exister sans lui ? Que pèsent un livre, un blog peu ou non lus ? à quoi servent-ils ? Il n'est pas inutile de se reposer régulièrement quelques questions de base. La dictature de l'immédiat est consubstantielle au média des médias.
Des notions sont à relativiser. Jusqu'au plaisir d'écrire et d'être lu ? En 2012 hors de vous maudits rézosociaux, il est décidément bien difficile d'élargir son lectorat. L'audience confidentielle accordée aux deux fois réfractaires  (à la pub sous toutes ses formes et à facebook) est à taux de marge zéro, voilà. Tout se tient.

===

(1) Le poke signifie «attirer l'attention d'une personne en lui tapotant sur l'épaule».. sur FB la signification de «poker» peut s'avérer dans certains cas bien plus explicite que ça..
(2) A propos des protections dont bénéficie au plus haut niveau un athlète français bien en vue pour les JO 2012, à la personnalité plus que douteuse, pour ne pas dire que ce gars-là est, dans les faits, un sale type et une franche crapule.

samedi 7 janvier 2012

André Vallini accusé de harcèlement moral

Photo Mediapart

Sous ce gros titre, Mediapart publie vendredi 6 janvier 2012 une enquête sur le conflit opposant le nouveau sénateur de l'Isère (qu'on ne présente plus aux lecteurs du Daubé) à l'une de ses anciennes assistantes, qui l'accuse de « licenciement abusif, discrimination et harcèlement moral».
Les abonnés au journal fondé par Edwy Plenel, pape de l'enquête moustachue, peuvent offrir les articles qui leur ont plu à leurs ami(e)s.
Aussi en cette période de fêtes, c'est tout naturellement que nous avons pensé à te faire profiter de l'article cher(e) lecteur(trice) fidèle.

En prime, le Conseil Général de l' Isère t'offre cette magnifique vue panoramique sur les bureaux de la Présidence, dont le bouillant Vallini André est aussi titulaire (1), dans l' attente d' une éventuelle promotion ministérielle.

Oui, nous restons confiants dans l'avenir de nos multiples Présidents. Et singulièrement dans celui du Président Vallini. Ce ne sont pas les viles manigances d'une minuscule employée de bureau bassement manipulée par la droite qui briseront l'élan magnifique de l'aigle de Tullins vers les sommets du pouvoir.

Aux élus comme lui, ainsi qu'à d'autres du même acabit dont Mediapart tiens la liste à jour nous souhaitons une année pleine de réélections, de promotions et de chouettes postes ministériels.

La décision des prud'hommes de Grenoble est attendue mi-février.

(1) Mr Vallini, avocat, est sénateur de l'Isère et Président du Conseil général depuis 2001. Fait exceptionnel, il a été réélu Président en mars 2011 à la quasi unanimité de cette assemblée.
André Vallini accusé de harcèlement moral

mercredi 4 janvier 2012

Grand Old Bullshit



Michèle Bachmann, évangéliste, glam' de choc, pilier de l'ultra-droite chrétienne et du Tea Party. Dirige avec son mari le christian counseling Bachmann & Associate. Ce business combine la religion et la psychologie (sic). Se croit investie d'une mission divine.
(" ... I have a sense of assurance about the direction I think that God is speaking into my heart that I should go.") Elle a annoncé en décembre dernier son souhait de fermer l'ambassade américaine à Téhéran. Or les Etats-Unis n'ont pas d'ambassade à Téhéran...

Rick Perry, croyant traditionnaliste, fervent partisan de la peine de mort et actuel gouverneur du Texas depuis 11 longues années :(
Héros du vidéo-clip homophobe le plus détesté en 2 jours sur YouTube. Affirme que la marée noire de 2010 au large du Golfe du Mexique est "l'œuvre de Dieu", vers lequel il se tourne fréquemment pour lui demander de " sauver l’Amérique" (selon Le Figaro). A déclaré devant un parterre d'étudiants médusés : "A ceux d'entre vous qui auront 21 ans d'ici le 12 novembre, je demande votre soutien et votre vote." Sauf que l'âge civique légal est de 18 ans aux Etats-Unis (et accessoirement, l'élection aura lieu le 6... ce gars-là n'y croit pas ^^ ).

Mitt Romney dit " flip-flopper " (la girouette), mormon "modéré", ancien missionnaire.  Lapen en France est républicaine elle-aussi, avec modération. A fait fortune dans le fonds d'investissement Bain Capital & Associates. Possède les réserves financières les plus importantes de son parti.

Newt Gingrich, lobbyiste. Le vieux routier de service (première élection au Congrès en 1978). Milite pour l’assouplissement des lois sur l'emploi des enfants, qu’il a qualifiées de "stupides". Opposé au mariage gay, partisan de la limitation du droit à l’avortement. Selon lui les palestiniens sont "un peuple inventé" qui "enseigne le terrorisme dans leurs écoles". Remarié avec une assistante de vingt ans sa cadette : comme chez les démocrates, ça fait une légère tache au revers du veston, dans l'aile chic du camp républicain.

Ron Paul, libertarien. 76 ans, milite pour la suppression pure et simple de l'impôt sur le revenu. Les libertariens ne sont surtout pas des libertaires de droite comme on l'entend dire, en tout cas, pas ceux-là. Ses partisans bannissent l'alcool, le sexe et les tatouages durant la campagne de leur champion. Et "on ne fraternise pas dans les dortoirs". Chouette ambiance.


Rick Santorum, catholique blanc, est lui aussi, sans surprise, un opposant fervent au droit d'avorter, et un homophobe hystérique. Selon ses raisonnements à lui, " Barack Obama devrait être contre l'avortement car il appartient à la minorité noire" (sic).  Sa devise est : "Foi, famille et liberté".
Une dernière pour la route : "Aucune société, à ma connaissance, n'a inclu l'homosexualité dans la définition du mariage. Ni un homme avec un enfant, ou un homme avec un chien ".

Herman Cain, businessman black. Anti-gay, anti-avortement, anti-immigration. Ancien PDG de Godfather’s Pizza. Résumait son programme économique en un slogan :  9-9-9 comme le taux d’imposition fixe qu’il proposait à la fois pour les revenus, pour les bénéfices des entreprises et pour la TVA. Mis hors course pour quatre malheureuses accusations de harcèlement sexuel portées contre lui. Et par le témoignage indigné en direct à la télé d'une ancienne maîtresse, qui mit un point final à l'aventure.

Tous ces illuminés croûlant sous les dollars et les assignations en justice ont donc aussi en commun d'être ou d'avoir été officiellement candidat(e)s à l'investiture du Parti Républicain pour la magistrature suprême des Etats-Unis. Non, mais quel tableau, hein ?

Ce n'est pas mon rêve américain.

Aux dernières nouvelles Romney serait sorti en tête des primaires de l'Iowa, qui a valeur de premier test national là-bas. Et alors ? Lui ou un(e) autre, franchement on s'en fout, parce que comme dit Jim Messina (cf ci-dessous) ils sont tous interchangeables. Et ils font tous peur.

Si l'on ajoute à celà qu' en 2012, par décision de la Cour Suprême, les groupes privés peuvent désormais financer des spots télévisés pour des candidats sans aucune limite, le bombardement médiatique, le raccolage incessant dans les médias pulvériseront tous les records mondiaux du décervelage.

Ces friqués, ces gavés archiréactionnaires et leur étalage de connerie rendent soudain le Président sortant Barak Obama furieusement sympathique ; ça donne même envie d'aller lui crier nos encouragements et nos voeux de réussite pour un second mandat devant les grilles de la Maison Blanche : "Barak tiens bon, ne lâche rien !" Malheureusement après quatre ans, il ne lui reste plus grand chose à lâcher... à part la présidence.
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 «Peu importe qui les républicains désigneront comme candidat, nous aurons à nous battre contre quelqu'un qui a adopté ces idées dans le but de gagner, jurant de laisser Wall Street dicter ses propres règles, de mettre un terme au Medicare, de revenir sur les droits des homosexuels (…). En regardant tout ce cirque à la télévision, nous sommes tentés de penser que tout cela est presque risible. Mais ce n'est pas une plaisanterie. Nous devons être prêts» Jim Messina, directeur de campagne de Barak Obama.



Jésus lui-même ne veut pas d'eux !
"La foi a rendu l'Amérique forte, mais elle fait de Rick Perry un imbécile total". 

Grand Old Party est le sobriquet populaire du Parti Républicain aux Etats-Unis.

lundi 2 janvier 2012

Commotion, avenir radieux de l'internet libre

Facebook c'était hier

Ni Dieu ni Diable, mais tout de même. Dans le club fermé des géants de l'internet, personne à l'heure actuelle ne semble capable d'égratigner la courbe de croissance taillée en pointe de Facebook sur le segment de marché très convoité des réseaux dit sociaux.
Avec + de 800 millions d'abonnés fin 2011 (¹) FB creuse l'écart sur la concurence, en dépit du lancement de Google +, qu' aucune éthique particulière ne différencie de lui, excepté, mais c'est central, un soutien ouvert à la fine fleur du logiciel libre dans l'esprit et à la lettre, ce qui n'est pas à mes yeux une mince affaire, on y revient plus loin.
Contre les apparences, la décade à venir augure d'un retour en force du web libre des origines, libertaire, bricolo-génial et non-marchand, pour le plus grand bien de la créativité sociale et de la liberté d'expression, deux conditions expresses de la démocratie réelle, donc du bien commun. Enfin !

L' internet libre et gratuit pour tous, c'est demain.
 
Un projet révolutionnaire et sexy apparaît, totalement indépendant techniquement des réseaux marchands, et hors de contrôle des gouvernements, à moins de tout couper. Le grand black-out du net a certes déjà été appliqué par Moubarak en Egypte, mais même de tels actes ne résistent pas, en théorie, à la puissance du projet. Et puis un black-out durable à l'échelle d'un pays n'est même pas envisageable pour la simple raison que le net est devenu indispensable à la marche des affaires.
Le projet a pour nom Commotion.
Commotion est un rêve de geek en passe de devenir réalité. Il vise avant tout à offrir un accès sécurisé à Internet partout, gratuitement, sans passer par les opérateurs, à l'aide d'un simple PC ou d’un smartphone.   
Commotion " permet de créer des réseaux sans fil haut débit complètement autonomes, anonymes, fonctionnant sur des fréquences Wi-Fi et ne reposant sur aucune infrastructure d'opérateur. Pas besoin d'antenne relais, de téléphone, ni de câble ou de satellite. Ces réseaux seront déployables à volonté, ils ne seront pas centralisés et permettront de contourner toute forme de contrôle car le trafic sera crypté." (Degroup News)

Lisez l'article d'Yves Eudes consacré à ses promoteurs pour vous faire une meilleure idée.
Ensuite, connectez-vous sur votre réseau social préféré, et faites une recherche : parbleu, bien sûr qu' il n'y a rien sur le sujet, puisque me dit-on, vous y passez le plus clair de votre temps de connexion...

Fin 2012 - début 2013, tou(te) citoyen(ne) connecté(e) devra faire l'effort de comprendre de quoi Commotion est le nom, afin de saisir les enjeux, de relever les défis démocratiques énormes que porte ce projet, et surtout de participer avec enthousiasme à son déploiement mondial :)

L'avenir de l'internet n'est donc peut-être pas aussi sombre que d'aucuns le prétendent... L'avenir de l'internet est non-marchand, ou il n'aura pas plus d'avenir que TF1. Internet est l'affaire de tous.

Mais revenons une dernière fois (?) sur les années Facebook.

On ne mesure pas l'étendue des dommages liés à l'expansion sans frein de FB, grace au "partenariat" de dizaines de milliers de sites, de portails, de "grands médias" ou de blogs mués ipso facto en auxiliaires de recrutement pour cette pieuvre (?). Et confondus par les choix malheureux des spécialistes es réseaux sociaux, qui qualifient d' écosystème une vile entreprise de marketing ciblé.

Le développement de FB à franchi un grand pas vers une forme monopolistique de "réseautage social" qui ne laisse pas d' inquiéter. Comme tout monopole ? Et Google, et Skype, Oracle, IBM et ceci et celà ? Oui, oui, d'accord, c'est consubstantiel au système global. Mais là, voyez-vous, il ne s'agit plus de faire la pluie et le beau temps assis sur une montagne de brevets ou de barils de pétrole, c'est un peu plus subtil que ça. Il s'agit de nos petites vies, de nos amours, de nos goûts, de nos moeurs, de tout ce qui fait le sel et la qualité de nos relations ou à l'inverse de nos non-relations avec les autres, les vrais gens virtualisés à divers degrés, qui se retrouvent dans des bases de données parfaitement opaques. FB vous "invite" ainsi à recruter vous-même et vendre parents, ami(e)s, et petites-amies à ses annonceurs. L' impact strictement économique et financier de FB sur l'économie américaine n'est lui-même pas négligeable. Et voyez-vous, ça continue de me faire peur.

Tellement insidieusement envahissant ce FB, que les newbies de l'année le prennent, lui et une poignée de sites, pour le Réseau des réseaux lui-même. Ben non. FB c'est juste un bout du Réseau des réseaux, une couche logicielle superficielle et privative malgré les apparences, plus agressivement commerciale que les autres.
Sa force stratégique est d'avoir su miser moins sur la qualité du produit que sur l'effet boule-de-neige, sur la moutonnerie galopante et glougloutante des consommateurs qui effectuent pour lui l'essentiel du boulot. "Donnant-donnant" dites-vous ? J'arrive pas à m'y faire; il y a tellement mieux à faire, plus respectueux de la vie privée notamment, en matière de "réseau d'amis" (sic)...

Facebook auxiliaire des pires crimes ici (piéger les opposants au boucher syrien Assad), Facebook artisan de la chasse à l'activiste néonazi là (il était seul ?) Facebook briseur de ménages ailleurs : selon une étude réalisée sur des foyers anglais divorcés ou en instance de le faire, ce réseau social privé, mais public, serait impliqué pour 30% des cas, à son corps défendant si je puis dire.

Disons que parmi toutes les variétés de prédateurs qui traînent sur le net, certains plus activistes que les autres pourraient finir par gâcher la belle image de marque. Et faire fuir le client à la longue. Fatal pour le business...

Selon une étude récente, 39 % des "ami(e)s"  dont vous vous êtes séparé sur Facebook ont essayé de vous vendre quelque chose. Encore faut-il avoir suivi scrupuleusement la procédure pour vous débarrasser vraiment des fâcheux [ How to ici]. Ah, la bonne vieille méthode de la porte-au-nez dans la figure du VRP trop insistant.... c'était expéditif, et efficace.

Pour le reste, FB n'est qu'une grosse caisse de résonnance de la société telle qu'elle va, soit. Et une aubaine pour les sociologues (²). Soit (-re).


Commotion : Et les gens se mettent à construire leurs propres réseaux.


Vous pouvez toujours essayer de lancer un fork depuis votre cuisine ou votre chambre d'étudiant, mais sauf à disposer de l'appui de l' administration américaine, qui vous taillera une législation sur-mesure, ou de quelques millions de dollars de crédit auprès des banques, l'histoire ne repasse pas deux fois les plats...
Parlant gros sous, qui soutiens Commotion ? Justement, Commotion dispose à la fois de l'un et de l'autre... Google abonde au projet à concurrence de 2,3 millions de budget annuel; et le département d'Etat sous Obama lui a versé une subvention exceptionnelle de 2 millions. Mais alors, face à de tels regroupements d'intérêts, qu'est-ce qui fait la différence ?

Ce débat politique au premier chef est celui, complexe et enchevêtré, des conception(s) du logiciel libre que poussent devant eux différents acteurs publics et privés, c'est celui des relations entre ces acteurs, les communautés de hackers et les utilisateurs finaux indifférents, ou semi-indifférents, i.e vous et moi derrières nos écrans..., c'est un débat sur les avancées et les reculs stratégiques qui s' attachent au libre, sur les usages, les habitus que ces acteurs sont à terme susceptibles  d'influencer, de modifier, voire de changer, plus profondément que des décrets ministériels. On ne peut qu'éluder sous peine de faire vraiment trop long, mais on y reviendra.

Résumons :
- Technologie libre à 100%, peu onéreuse, Commotion a le potentiel suffisant pour permettre le redéploiement à grande échelle d'un réseau citoyen, décentralisé, non-marchand.
- Technologie fermée, censurée, contrôlée et monnayée de l'autre : c'est la tendance lourde à l'oeuvre aujourd'hui chez les opérateurs et les marchands sur le Réseau des réseaux, avec le concours actif des gouvernements totalitaires ou réactionnaires, tels ceux de Sarkozy/Fillon, qui d'Hadopi en Loppsi et Acta égrènent imperturbablement leur chapelet de mesure policières et liberticides depuis 2007.

Et maintenant, essaie de retenir ceci petit scarabée :

- Facebook n'est pas à ton service, non, définitivement. Il se sert de toi. Comment ? Comme une pyramide de Madoff si tu veux, mais l'unité de compte ce sont tes "ami(e)s". Lui, il est tout en haut. Passez la monnaie. Et toi et tes amis vous êtes payés en monnaie de singe. Et si tu déplait vraiment à la grosse boi-boite, t'es banni. Compris ?

- Facebook ne pense pas pour toi, pas encore. Là ça va, c'est une chance ... et encore, pas pour tout le monde :(

- Facebook ne défends pas le logiciel libre, c'est au contraire un étendard de la croisade des multinationales et des majors en faveur du droit d'auteur privatif et du brevetage tous azimuth, i.e d'une conception du "droit" de propriété très singulière, qui place celle-ci au faîte de la hiérarchie des valeurs, au-dessus de toutes les autres "libertés", conditionnant même toutes les autres "libertés", si tu pousses un peu le débat.

- Facebook n'a pas d'amis, Facebook n'a que des clients.

Voilà, tu en sais assez maintenant pour tapisser ton mur d'images de libelles vengeurs et d'icônes rebelles du plus bel effet ... et passer à autre chose.

Notes :

(¹) Hubert Guillaud, auteur de "Comprendre Facebook" avance le chiffre d'un milliard d'utilisateurs.
(²) Sur la fonction phatique de l'internet et l'importance sociale du bavardage par exemple, voir l'excellent dossier de Futura-Science  "Comprendre Facebook" op.cit

Bibliographie :
Quelle philosophie est inscrite dans Facebook ? par Xavier de la Porte. Recension d'un article de Zadie Smith paru dans la New York Review of Books.
La vie privée, un problème de vieux cons ?  par Jean-Marc Manach. Recension par l'auteur et bonnes feuilles de son livre éponyme.
Récréation : Dessin de Laurent Taudin alias tOad inspiré par FB, pour se raffraîchir les yeux.

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