jeudi 29 août 2013

Naboléon II

HUMEUR

On apprend aujourd'hui (29 août 2013) que la France vient de signer un contrat de livraison d'armes de 1 milliard d'euros avec l'Arabie Saoudite, grande protégée des Etats-Unis et principale financière de la contre-révolution armée à l'oeuvre en Syrie, tout en se solidarisant simultanément de, voire en s'apprêtant à (?)  se joindre à l'opération militaire US en préparation contre le régime de Bachar-El-Assad.

L'adjudant-chef Hollande se tient en "réserve" en attendant les décisions d' Obama.

Dur avec les faibles, carpette devant les forts, Hollande n'est pas ce président mollasson et hésitant dont on a dressé le portrait à l'envi à gauche et à droite. Ce n'est pas non plus une erreur de casting du parti "socialiste", non non, celui-là ou l'ancien patron du FMI (grillé), aucune différence.

Taubira en caution sociétale de gauche dans une main, dans l'autre, son exact opposé, Vals, caution de droite sécuritaire et tape-dur. Hollande a une ligne et il s'y agrippera : ultra-atlantiste, néolibérale, austéritaire, anti-ouvrière, anti-écologiste. En un mot, du sarkozysme dévoyé.

Zélé aide de camp de l'impérialisme US, ce président politiquement myope, marchand d'armes, démocrate d'opérette et guerroyeur finira bien par laisser une petite trace de son passage dans l'Histoire. Oh, pas en lettres d'or, non. En lettres de sang et dans le fracas des bombes.

JMB

Le bon grain socialiste et l'ivraie solférinienne

On y faisait allusion dans le billet précédent : Selon Mélenchon et quelques autres, il resterait quelques socialistes dans le parti social-traitre actuellement au pouvoir ... En voici une preuve dans l'appel ci-dessous, contre-signé par 10 membres du bureau national, dont Gérard Filoche, Marie-Noëlle Lienemann, et 20 membres du Conseil national de ce parti. 
Allez hop ! le 10 septembre prochain, mobilisation ! tout le monde en grève et dans la rue, avec eux, pour sauver nos retraites !

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Appel de socialistes pour les retraites

 

Il y a 30 ans avec toute la gauche, c’est nous qui instaurions le droit à la retraite à 60 ans.
En 1993, 1995, 2003, 2007, 2010, la droite n’a cessé de remettre en cause le droit à la retraite et a sévèrement baissé le niveau de nos retraites. La retraite médiane nette (une fois payée la CSG et la CRDS) est, aujourd’hui, égale à 993 euros par mois.

En mai et juin 2012 la gauche a été élue pour défendre nos droits à retraite, pas pour les remettre en cause.

C’est à nous, la gauche, de défendre le droit au bonheur après 40 années de labeur. Les meilleures années de la retraite c’est entre 60 et 65 ans. Les plus dures années au travail, c’est entre 60 et 65 ans. Si on vit plus longtemps, c’est en partie grâce à la retraite à 60 ans. Si on vit plus longtemps ce doit être pour en profiter plus longtemps.
Depuis 1994, l’espérance de vie à 60 ans a gagné un peu plus de 2,5 ans en moyenne. Or il faut maintenant cotiser 4 ans de plus qu’à l’époque pour une retraite à taux plein. Nous perdons donc plus d’une année de retraite en bonne santé. C’est inacceptable !
L’espérance de vie augmente… donc nous devrions travailler plus longtemps ? Faux : chaque actif produit aujourd’hui 5 fois plus qu’en 1949. En dépit de toutes les exigences de la Commission européenne, rien n’oblige à reculer l’âge de départ, rien n’oblige à augmenter les annuités, rien n’oblige à baisser le niveau des pensions.
La droite, les libéraux, l’UE, la BCE, le FMI, le Medef, tous veulent baisser le montant des retraites, aligner tous les régimes vers le bas, porter l’âge du départ à la retraite à 65 et 70 ans et les annuités cotisées à 45 ans ! La vraie raison n’est pas de sauver le système par répartition mais, au contraire, d’obliger ceux qui peuvent, à souscrire à des assurances privées.

Les prévisions de « déficits structurels » se sont révélées fausses :
  • l’espérance de vie ne s’allonge pas autant qu’annoncé et l’espérance de vie en bonne santé, autour de 62 ans selon l’INSEE, se réduit depuis 2008 ;
  • la natalité de notre pays connaît un « boom » depuis 2000, avec 850 000 naissances par an, le double de ce qui était prévu. Il y aura assez de jeunes pour cotiser pour les retraites… si on crée de l’emploi !
Quant aux « déficits conjoncturels » ils sont limités, dus au chômage de masse et au blocage des salaires et des cotisations sociales.
La France n’a jamais été aussi riche et les richesses aussi mal redistribuées.
En 1982, les dividendes percevaient 3,2 % du produit intérieur brut. En 2011, ils se partageaient 9,3 % du PIB. C’est 180 milliards d’euros par an, versés aux actionnaires, après que les entreprises ont effectué leurs investissements productifs. 180 milliards dont la plus grande partie ira gonfler de nouvelles bulles spéculatives plutôt que de financer nos retraites et augmenter les salaires.

Il n’y a pas d’urgence à une nouvelle réforme des retraites.
Il y a urgence, du fait de la récession, à relancer l’emploi, la consommation populaire et l’investissement public.
Ceci suppose une meilleure répartition des richesses, donc un meilleur partage du travail et un partage des revenus plus favorable à ceux du travail.
Accepter l’allongement du nombre d’annuités, aujourd’hui ou demain, aggraverait la situation. 
Prétendre, comme l’affirme le Medef, que nous aurions le libre choix de continuer à travailler ou de prendre notre retraite est un mensonge. Dans le secteur privé, 60 % de ceux qui prennent leur retraite ne sont plus au travail, ils sont au chômage, en maladie ou en invalidité. 40 % des salariés du public et du privé n’ont pas le nombre d’années suffisant pour bénéficier d’une retraite à taux plein et subissent une décote, surtout les femmes.
Obliger les salariés âgés à travailler plus longtemps, est une aberration alors que des centaines de milliers de jeunes sont à la recherche d’un emploi.

Depuis 2010, le Parti socialiste a élaboré de solides propositions :
  • « l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans »;
  • « la possibilité pour les salariés ayant occupé des emplois pénibles de bénéficier d’une retraite anticipée » ;
  • « un niveau de pension permettant aux retraités de vivre correctement » ;
  • « l’introduction de nouvelles ressources dans le système en mettant à contribution les revenus du capital à hauteur de 19 milliards d’euros » ;
  • « la sauvegarde du système de répartition ».
La gauche élue doit aussi, pour rétablir la confiance en notre système de retraites par répartition :
  • prendre en compte les années d’études, de formation, de stage, d’apprentissage, notamment pour les jeunes ;
  • combler la différence du montant des retraites entre les hommes et les femmes qui perçoivent, en moyenne, 40 % de moins;
  • garantir un taux de remplacement à 75 % du revenu d’activité, revaloriser les retraites inférieures au Smic, refuser toute désindexation des retraites et refuser qu’il puisse y avoir des retraités vivant sous le seuil de pauvreté.

 

 Nous autres, socialistes, le disons avec force :

Pas un trimestre de plus, pas un euro de moins ! 



Liens : Le blog de G.Filoche

lundi 26 août 2013

Mélenchon à Matignon en 2014 ?

Jean-Luc Mélenchon a effectué sa rentrée politique dans le Journal Du Dimanche du 17.08.2013.

Voici un résumé partiel mais substantiel de l'interview:
"Hollande pratique une politique de droite".

Bien bien bien. C'est clair, c'est net, c'est juste. J'applaudis des deux mains. Appliqué dans toute sa rigueur, ce positionnement clarifierait indiscutablement la stratégie d'ensemble du Front de Gauche, et de la gauche tout court, qui ne se réduit pas encore tout-à-fait à celui-ci.  Mais on en est loin. C'est même la cause première de la soupe à la grimace entre le Parti de Gauche et le Parti Communiste Français, ses principales composantes.
A l'approche des élections municipales, ce n'est un secret pour personne, la direction et les élus du PCF négocient avec le vieil allié "solférinien" actuellement aux manettes dans la plupart des villes de quelque importance ...

Revenons-en à l' ITW du leader du FdG et en particulier à la dernière question posée:


JDD: " Vous serez, en revanche, candidat aux européennes. Quel sera l'objectif ? "

JLM: "Nous allons proposer aux Français de renverser la table. Avec un vote sanction : contre cette ­Europe "austéritaire" et cette gauche toxique ! Le parti de Hollande peut s'effondrer. Si nous passons devant lui, tout peut changer. Nous proposerons de former un nouveau gouvernement sans cette petite coterie de solfériniens. Seule notre ligne peut couper la route au Front national. Quant à savoir où je serai candidat, c'est une décision collective. L'élection est nationale. Je veux surtout être utile."

Si sa liste passait devant le P's', Mr Mélenchon proposerait à Mr François Hollande de former un nouveau gouvernement, "sans cette petite coterie de solfériniens"....

Là, on remet d'instinct les mains dans les poches.

Que Mr Mélenchon ajourne un peu la Révolution citoyenne, la règle verte, la Constituante et la transition écologique au nom de l'urgence sociale, du devoir de responsabilité, de l'intérêt supérieur du pays, bla bla bla, admettons. La France d'en bas va mal, et même, très mal, et pour elle, il y a urgence à agir, oui.

Qu'il soit prêt à former un gouvernement sous la présidence Hollande, (y compris sans exiger la dissolution du parlement et des élections générales anticipées), aucun problème, je le crois sur parole ! (et je rendrai ma carte le jour même).

Mais que le locataire de l'Elysée puisse nommer Mélenchon (ou un(e) autre personnalité du FdG^^ ) premier ministre à la tête d'un gouvernement à dominante  Front de Gauche, qui peut y croire une seconde ? Un type qui entre autres joyeusetés se réjouit cyniquement du dépeçage de la Grèce ?

A prendre cette ITW au sérieux, il faut donc grimper aux deuxième, troisième et quatrième étages de la fusée mélenchonienne pour trouver une issue : Partant de l'hypothèse -pas totalement irréaliste- d'un écroulement électoral des socialistes aux Européennes, et devant le refus prévisible de Mr Hollande de laisser entrer des hordes de partageux à Matignon, il ne resterait plus qu'à batailler pour arracher à l'actuel Président un décret de dissolution du parlement, procéder à des élections générales anticipées - la présidentielle venant en premier, c'est un écueil supplémentaire mais c'est comme ça depuis Jospin- et remporter des législatives qui offriraient au Front de Gauche, au choix : une large majorité, l'hégémonie à gauche, ou au minimum une forte minorité d'arbitrage à l' Assemblée autour de laquelle recomposer une majorité "sans les solfériniens". Un vrai conte de fée.


Quand je vois ce qui se passe chez nos plus proches voisins, grecs, espagnols, portugais et italiens, écrabouillés sous les plans d'austérité drastiques de la Troïka (FMI-BCE-UE) et ses relais aux ordres, malgré maintes grèves, manifestations et appels à la grève générale, j'ai un mal de chien à croire à une issue de gauche par le haut en France. Au surplus, en triant le bon grain socialiste de l'ivraie solférinienne, installé dans un fauteuil de premier ministre...

Les institutions bonapartistes de la Vème République en ont vu d'autres, elles se prêtent à une gamme étendue de combinaisons politiques. Faire le pari d'une possible cohabitation présidentielle avec la gauche est faux. Hollande, s'il est acculé à élargir sa majorité, ira la chercher à droite, comme ses voisins grecs, allemands, etc. Et si une crise de régime s'ouvrait, le Président dispose encore constitutionnellement de pouvoirs discrétionnaires suffisants pour imposer à lui seul le maintien de l'ordre et préserver la confiance des investisseurs.
N'ont elles pas été capables, ces institutions honnies, de résister y compris à un choc social de grande ampleur sans s'effondrer, en 1968 ?

Le pari mélenchonien repose donc sur un enchaînement d'hypothèses favorables dont on a pas vu  les signes avant-coureurs : l' atomisation de la social-démocratie, la marginalisation du FN, et surtout, une forte et durable poussée électorale à gauche. Le tout sur fond de divisions politico-syndicales et d'atonie sociale inquiétants en cette rentrée 2013...

Coup de dés, coup d'audace... illusion platement électoraliste... Là-dessus, comme toujours, les points de vue peuvent sacrément diverger. Mais après-tout, en politique comme en toutes choses il n'est pas nécessaire de croire pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer.

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