samedi 31 janvier 2015

Grèce : Syriza, la social-démocratie et l’Union Européenne

[Note Avanti!] A l’occasion de la victoire électorale de Syriza en Grèce et de la formation d’un nouveau gouvernement dirigé par ce parti, nous reproduisons ci-dessous un article datant de 2012 et analysant de manière critique les positions de cette formation vis-à-vis de l’Union européenne, ainsi que la nature de cette dernière.

Le spectaculaire résultat électoral obtenu par la coalition Syriza lors des dernières élections législatives en Grèce (celles du printemps 2012 – NdT) et la possibilité qu’elle arrive en tête lors du prochain scrutin représentent un événement politique de premier ordre. Pour la première fois depuis la dissolution du Parti Communiste Italien en 1991, une force politique située à la gauche de la social-démocratie officielle – aujourd’hui partout convertie au néolibéralisme – devient la première force électorale de la gauche dans un pays européen.
Cet événement a une importance particulière car il reflète un déplacement significatif de l’électorat grec vers la gauche dans un pays où sont appliquées les mesures d’austérité néolibérales les plus agressives. Si ces mesures provoquent un recul brutal des conditions de vie et de travail pour l’immense majorité de la population grecque, elles ont également poussé cette population à s’engager dans des formes de luttes et de résistances d’une intensité jamais vue en Europe au cours de ces trente dernières années.

Keynésianisme illusoire

Syriza a occupé l’espace politique que la social-démocratie a abandonné en embrassant les postulats du néolibéralisme – ce qui vaut à celle-ci le qualificatif de social-libéralisme – et en participant à des gouvernements qui ont appliqué les politiques anti-populaires dictées par la Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds Monétaire International). Il n’est donc pas surprenant que le programme de Syriza soit un programme réformiste de gauche, de style social-démocrate classique.
Mais il se fait que dans l’étape actuelle du développement de la lutte des classes, avec une offensive et une agressivité sans précédent d’une oligarchie financière qui est disposée à piétiner les normes démocratiques élémentaires, des revendications propres à la social-démocratie des années ’40 et ’50 (comme la nationalisation des banques, une forte taxation des grandes fortunes ou un secteur public renforcé) sont aujourd’hui incompatibles avec les mesures imposées par cette oligarchie et constituent ainsi un programme de rupture avec le néolibéralisme.
Ainsi, le programme de Syriza, qui, fondamentalement, est celui des organisations du Parti de la Gauche Européenne (PGE) (1), n’est pas un programme anticapitaliste. Il n’établit pas des objectifs de dépassement du système ni d’objectifs socialistes. En accord avec les économistes des différentes écoles keynésiennes, Syriza et les organisations liées au PGE pensent qu’il est possible de résoudre la crise capitaliste par des politiques anticycliques qui favorisent la croissance économique : augmentation des dépenses publiques pour stimuler l’augmentation de la demande interne (consommation et investissements), politiques fiscales de redistribution qui ciblent les grandes fortunes et les profits, utilisation du crédit pour stimuler l’activité économique productive et l’emploi, etc. En définitive, il s’agit de reconstruire l’Etat-Providence, le pacte social entre le Capital et le Travail qui a présidé les trente années de croissance consécutives à la Seconde guerre mondiale.
Mais la majeure partie des économistes marxistes ne croit pas qu’il existe aujourd’hui des marges de manœuvres pour de telles politiques. (2) Et cela pour la simple raison que les politiques keynésiennes se sont épuisées entre la fin des années ’60 et le début des années ’70 car elles n’étaient plus capables de garantir un taux de profit suffisamment élevé pour l’accumulation du capital, ce que, depuis lors, tentent de réaliser les politiques néolibérales.

La dette et l’Union Européenne

Les points du programme de Syriza concernant la dette, l’Euro et l’Union européenne sont fondamentaux et déterminent en réalité le reste de ce programme au vu de la dépendance absolue de la Grèce envers les décisions prises par la Commission européenne. A ce sujet, la position de principe de Syriza est claire : elle défend le maintien de la Grèce au sein de la Zone Euro et de l’UE, tout en rejetant les plans d’austérité sauvage exigés par la Commission afin d’obtenir les tranches du « plan de sauvetage » au nom du « Mémorandum » concocté par la Troïka et le gouvernement précédent.
Elle accepte également le principe du remboursement de la dette, tout en proposant un audit indépendant afin de délimiter sa partie « odieuse » (et donc illégitime) ainsi que la suspension temporaire (moratoire) du paiement des intérêts dans l’attente que soit rendu public le résultat de cet audit. Autrement dit, il s’agit pour elle de renégocier le montant total de la dette par la suppression de la partie qui sera considérée comme illégitime au travers de cet audit. (3)
Le positionnement de Syriza par rapport à la dette en général et à l’Union européenne en particulier n’est pas très différent de celui qui est publiquement soutenu par certains partis sociaux-démocrates, particulièrement quand ils sont dans l’opposition. Syriza croit, comme Hollande et aujourd’hui également Rubalcaba (leader du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol, NdT), que la solution au problème de la dette passe par une réforme de la Banque Centrale Européenne (ce qui implique de modifier les Traités européens) pour qu’elle stimule la croissance et l’emploi et ne se limite plus au contrôle de l’inflation. Agissant comme la FED des Etats-Unis ou comme une quelconque autre banque centrale, la BCE serait un prêteur de dernier recours (en prêtant aux Etats à des taux d’intérêt peu élevés et, y compris si nécessaire, sans intérêt puisqu’elle peut imprimer l’argent nécessaire), ce qui permettrait de tenir à distance les spéculateurs du marché des dettes et faciliterait la réduction de ces dernières par la diminution de leur charge financière.
La BCE aurait en outre la capacité d’émettre des titres de la dette (les fameux « euro-bons » ou « euro-obligations »), ce qui permettrait de répartir de manière solidaire les dettes publiques européennes entre les différents membres de la Zone Euro en fonction du poids et des capacités spécifiques de chacun. Mais l’Allemagne se refuse à assumer le coût de dettes pour lesquelles elle déclare n’avoir aucune responsabilité. Or, on sait pourtant que les banques allemandes ont joué un rôle clé dans le financement de crédits à bon marché qui ont favorisé la croissance des dettes dans les pays de la périphérie européenne, et cela dans le but de favoriser les exportations allemandes (qui représentent la majeure partie de son PIB). L’Euro, tel qu’il a été conçu et imposé entre des économies aussi différentes, a été avant tout utilisé par l’Allemagne dans ce même but.
Face à la difficulté - du fait de l’opposition farouche de l’Allemagne (les Verts et le SPD soutenant Merkel sur ce point) - de réformer les Traités européens pour modifier le rôle de la BCE, les partis socialistes européens et les organisations du PGE (parmi lesquelles Syriza) optent pour mener des politiques de croissance par la stimulation de la demande interne. Dans ce but, Hollande a proposé d’utiliser la Banque Européenne d’Investissement et les Fonds Structurels de l’UE. Comme solution de compromis et comme bouée de secours pour des gouvernements tels que ceux d’Italie et d’Espagne, il est également demandé d’intensifier l’achat (bloqué ces dernières semaines) par la BCE de dettes publiques afin de contrer les spéculateurs et de maintenir dans certaines limites les taux d’intérêt.
La social-démocratie et les organisations du PGE croient qu’il est possible de mener ces réformes au sein de l’Union Européenne au travers d’un changement des rapports de forces politiques en Europe. Un changement qui aurait commencé avec la victoire de Hollande et l’éventuelle victoire de Syriza en juin. Mais l’attitude des Verts et du SPD allemand ont de quoi refroidir l’expectative autour de la défaite possible d’Angela Merkel aux prochaines élections générales de 2013.
Évidemment, il existe des différences entre les partis du PGE et les partis socialistes. En général, les premiers revendiquent des politiques keynésiennes classiques (celles défendues par la social-démocratie avant sa conversion au social-libéralisme dans les années ’80-’90) qui donnent la priorité, en temps de crise, aux stimulants et à la croissance par rapport aux contrôle des déficits publics. Ils proposent de restructurer les dettes publiques et de flexibiliser leur remboursement afin de maintenir en équilibre les déficits, tandis que les Partis socialistes acceptent de réduire la dette et les dépenses publiques et pensent qu’il est possible de mener à la fois des politiques d’austérité et des politiques de croissance.
Mais ces deux courants acceptent le principe du remboursement des dettes publiques et pensent qu’il est possible de réformer de l’intérieur l’Union européenne et ses institutions afin de construire une « Europe sociale ». Autrement dit, de rééquilibrer cette UE en lui donnant une dimension manquante aujourd’hui, en construisant en son sein ce qu’on appelle traditionnellement « l’Europe des peuples » face à « l’Europe des marchés ». Dans le cas d’organisations telles que Syriza ou Izquierda Unida (IU), cette croyance plonge ses racines dans des convictions historiques sur les potentialités de la construction européenne qu’il est utile de rappeler ici.

Européisme de gauche

Syriza, comme IU, estime que l’UE est un cadre institutionnel donné à partir duquel il est possible de construire une unité politique européenne. Cette idée était déjà présente dès les débuts de la CEE, bien que son développement initial a été amplement déterminé par la volonté des capitalistes européens d’insérer l’économie européenne dans le marché mondial au même niveau que les autres composantes de la « triade » des grandes puissances de l’époque (États-Unis et Japon). Le patronat des principales puissances industrielles européennes et la tutelle économique et géopolitique des États-Unis pendant la Guerre froide ont joué un rôle prépondérant dans l’intégration économique européenne.
Les progrès dans l’unification d’un marché unique européen n’ont jamais été accompagnés d’avancées équivalentes dans les domaines sociaux et politiques. Ces derniers sont toujours restés à l’état de proclamations à long terme, avec des objectifs et des moyens réduits. La social-démocratie européenne - et depuis les années ’70 le courant dit « euro-communiste » (4) (avec le Parti Communiste Grec de l’Intérieur dont est directement issu Synaspismos, le principal parti de la coalition Syriza) - a toujours brandi l’unité politique européenne comme objectif de ce processus d’intégration au travers de ses instruments institutionnels successifs : la Communauté européenne du Charbon et de l’Acier (CECA), ensuite la Communauté Economique Européenne (CEE), la Communauté européenne (CE) et finalement l’Union européenne (UE). Un positionnement qui est à peine différent de celui des libéraux, des démocrates-chrétiens et des conservateurs. De fait, la construction européenne actuelle est le résultat d’un accord tacite entre les principaux courants politiques de l’Europe de l’après-guerre.
Un aspect significatif du discours « européiste » de la social-démocratie (et de l’euro-communisme) a toujours été l’idée qu’une Europe unie était nécessaire afin de contrebalancer l’hégémonie des États-Unis et pour garantir une authentique souveraineté européenne. Cependant, comme le démontre clairement toute l’histoire de l’intégration européenne, l’unité contradictoire des principaux pôles du capitalisme mondial a été pilotée par les États-Unis, qui ont dominé les principaux organismes de coordination formels (les institutions de Bretton Woods : Organisation mondiale du commerce, FMI, etc.) et informels (Commission Trilatérale, etc.). Sans parler de la subordination militaire, dans laquelle « l’autonomie » européenne (avec le cas exemplaire de l’Union de l’Europe Occidentale - UEO) (5) n’a jamais dépassé le stade hybride entre la tentative vouée à l’échec et l’illusion pure et simple.

Le poids du capitalisme allemand

Ce n’est qu’après l’absorption de la République démocratique allemande (RDA) par la République fédérale allemande (RFA) et la subordination économique et politique d’une bonne partie de l’Europe centrale et orientale au capitalisme allemand que purent s’imaginer des formes d’intervention autonome de l’Europe dans un capitalisme mondial toujours dominé par le poids écrasant des États-Unis grâce à sa puissance militaire et à l’hégémonie du dollar. L’Allemagne a utilisé l’introduction de l’euro pour subordonner les économies de la périphérie européenne à ses exportations, elles-mêmes soutenues par des mesures draconiennes de réduction des salaires des travailleurs allemands afin d’augmenter sa compétitivité.
Autrement dit, le capitalisme allemand s’est donné les moyens d’entrer dans la concurrence impérialiste pour la conquête des marchés et des ressources mondiales à un moment où la globalisation néolibérale s’articulait au travers de processus d’intégration régionaux à l’échelle de la planète. Tout cela s’est passé au cours des années ’90 et au début des années 2000, en pleine hégémonie idéologique et politique du néolibéralisme. Années où l’UE à participé au pillage des pays en voie de développement au travers de l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), puis de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), a soutenue l’Allemagne dans le démantèlement de la Yougoslavie, l’OTAN dans le bombardement de la Serbie et les États-Unis dans le blocus criminel de l’Irak.
Malgré tout cela, la social-démocratie européenne et les héritiers de l’euro-communisme ont apporté leur soutien au Traité de Maastricht, en insistant sur l’idée d’une Europe « autonome » face aux États-Unis : une Europe « de paix », du « bien-être » et du pacte social entre le Capital et le Travail et en chantant les louanges du « capitalisme rhénan » face au « capitalisme anglo-saxon »...
La crise actuelle et sa durée sont aujourd’hui mises à profit par l’Allemagne afin de consolider sa position clé acquise sur la scène mondiale. Le projet de l’oligarchie financière allemande (selon le concept de Lénine, c’est à dire résultant de la fusion entre le capital bancaire et le capital industriel) passe par la subordination des pays de la périphérie européenne capables d’absorber ses produits tout en fournissant une main d’œuvre bon marché. Cet objectif est partagé par les classes dominantes des autres pays européens car elles sont intéressées, à court terme, à copier ce « modèle » afin de réduire drastiquement les salaires et privatiser massivement les entreprises et les services publics dans le but d’augmenter les taux de profit à un niveau permettant d’initier un nouveau cycle d’accumulation.

Un appareil institutionnel taillé sur mesure pour le grand capital 

Dans ce contexte, l’Union européenne constitue une bonne partie de l’appareil institutionnel qui incarne cette conjonction d’intérêts entre les oligarchies financières européennes. Le rôle de la Commission européenne et de la Banque Centrale Européenne ainsi que leurs fonctions sont clairement définis dans les différents Traités. Le Pacte pour l’Euro Plus de 2011 et le Traité de Stabilité, de Coordination et de Gouvernance (TSCG) de l’union monétaire européenne de 2012 sont des camisoles de force en faveur des mesures néolibérales.
Toute cette architecture, que la social-démocratie et les organisations du PGE pensent possible de réformer de l’intérieur, constitue l’engrenage juridique masquant l’hégémonie exercée par l’oligarchie financière. En réalité, il n’est pas possible d’aller très loin dans les réformes si on laisse intact le pouvoir économique de cette oligarchie. Et il est naïf de prétendre que ces réformes permettront de chasser l’oligarchie financière des positions qu’elle occupe aujourd’hui car l’appareil institutionnel de l’Union européenne a été taillé sur mesure pour elle et est exclusivement à son service.
C’est pour ces raisons que le succès de la lutte contre l’oligarchie financière impliquera nécessairement - à un moment déterminé et dans différents pays déterminés - une sortie de l’Union Européenne afin d’ouvrir la voie à la construction de « l’Europe des peuples », non d’en haut, mais à partir d’en bas. Il y aura certainement des « déconnexions » successives et il est préférable, tant pour sortir de l’euro que de l’UE, de mettre dès maintenant cette sortie en avant comme objectif politique avant que les oligarchies ne nous transforment en parias enchaînés aux intérêts impérialistes du capital allemand.

 

Notes d’Avanti

(1) http://www.european-left.org/
(2) Selon l’économiste marxiste Michel Husson : « D’un côté, le modèle néolibéral ne peut être relancé, parce que des ressorts essentiels à sa cohérence sont brisés. D’un autre côté, et c’est un point décisif, le retour au capitalisme fordiste est impossible en l’état actuel. Les rapports de forces nécessaires n’existent pas et la mondialisation représente un double obstacle : elle rend impossible la mise en place de « compromis » au niveau d’un seul Etat mais aussi la nécessaire coordination internationale. Après tout, le capitalisme fordiste ne s’est installé qu’après le choc majeur d’une guerre mondiale et sous la pression de rapports de force favorables aux travailleurs. Mais il y a une raison peut-être plus fondamentale à l’impossibilité d’une re-régulation du capitalisme, c’est la chute des gains de productivité. Le capitalisme néolibéral a ceci de très particulier qu’il a réussi à rétablir le taux de profit en dépit d’un relatif épuisement des gains de productivité. Il n’a plus grand-chose à redistribuer et n’a donc d’autre recours qu’une élévation continue du taux d’exploitation. ».
(« Le néo-libéralisme, stade suprême ? », Michel Husson, Actuel Marx n°51, 2012, http://hussonet.free.fr/actumx11.pdf )
3. Sur ce point, la position de Syriza s’est encore nettement édulcorée à la veille des élections du 25 janvier 2015, voir à ce sujet : http://cadtm.org/Podemos-y-Syriza-suavizan-su - NdT)
4. Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Eurocommunisme
5. Union de l’Europe Occidentale, voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Union_de_l%27Europe_occidentale
6. Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Accord_g%C3%A9n%C3%A9ral_sur_les_tarifs_douaniers_et_le_commerce

Article publié en 2012 sur le site espagnol Rebelion - Source : http://www.rebelion.org/noticia.php?id=150451&titular=syriza-socialdemocracia-y-uni%F3n-europea-
Traduction française, notes et intertitres pour Avanti4.be : Ataulfo Riera

dimanche 18 janvier 2015

La véridique histoire de l'usine Schaeffler de Saint-Siméon-de-Bressieux (38)

par Tof, zadiste syndiqué.


Oyez braves gens. Nous dédions cette petite histoire, presque un conte de fée dans ce monde tel qu'il leur convient, aux Perraud, Barbier, Cottalorda -respectivement maire UMP du village de Roybon (Isère), député UMP du coin, président fauxcialiste du Conseil Général de l'Isère, et à la majorité de cette noble assemblée.

Saison I


Maria-Elisabeth Schaeffler
Il était une fois une dame très riche qui s'appelait Maria-Elisabeth Schaeffler. Mme Schaeffler figurait parmi les 100 plus grandes fortunes du monde.

En 2006, notre milliardaire s'offrit la branche automobile du groupe britanique Renold plc. Ce groupe produisait des chaînes de distribution pour moteurs, sur les sites français de Calais (62) et de Saint-Siméon-de-Bressieux (38), une bourgade située à quelques encâblures du village de Roybon (9,9 km), dans le département de l'Isère.

Les installations du site de Saint-Siméon avaient la particularité d'abriter une machine-outil de haute technologie assez rare dans cette branche industrielle pour intéresser la richissime équipementière, qui ne disposait pas d'une telle machine même dans ses usines d'Allemagne.

En 2008, l'usine de Saint-Siméon faisait partie des établissements industriels à forte concentration d'emplois en Bièvre-Valloire (92 salariés) (1).

Cette année-là, Mme Schaeffler se lança dans une tentative d'OPA hostile sur Continental, un groupe trois fois plus gros que le sien à l'époque.

Mais l'opération échoua, et les deux groupes perdirent des plumes dans la bagarre : plus de 20 milliard d'euros de dettes à eux-deux en 2009-2010 (2). On écrit bien : 20 milliards d'euros.

Vous avez peut être entendu parler depuis du groupe Continental, à propos de fermeture et de lourdes pertes d'emplois...

En avril 2009, notre milliardaire pris la décision de fermer le site de production de Saint-Siméon et d'emmener ailleurs sa précieuse machine.

Les salariés du site de Saint-Siméon, eux, ne l'entendaient pas de cette oreille. Déterminés à défendre leurs emplois et l' outil de travail, ils occupèrent leur boîte à partir du 16 avril 2009, et bloquèrent le transport de la production (3) . Les habitants de Saint-Siméon et des environs les soutinrent pendant 7 semaines.

Mais notre milliardaire savait qu'elle pouvait compter sur ses amis locaux : A l'issue d'une manifestation de "soutien" aux salariés à Saint-Siméon, l'ancien député UMP local et le secrétaire syndical départemental présents tinrent un discours curieux, pour ne pas dire alambiqué, d'où il ressortait que finalement, le maintien des emplois sur le site de Saint-Siméon n'était plus vraiment d'actualité.

De guerre lasse, les salariés finirent par cesser l'occupation, le 26 mai 2009 (4).  Pour eux désormais, la seule porte grande ouverte était celle de Pôle-Emploi. Maria-Elisabeth, elle, obtint des pouvoirs publics de déménager tranquillement sa précieuse machine sous protection policière.

Ce n'est pas tout. Tout-à-la joie d'échapper à une fermeture du site de Calais, les collectivités locales de la région Nord, l'Etat, s'empressèrent de lui voter quelques subsides. Au nom du développement de l'emploi bien sûr ! (cf note 5.)

Maria-Elisabeth Schaeffler perçut donc en gage d'amitié une aide "sous forme d'avance remboursable sur 5 ans au taux de 0%" de 300.000 euros de la communauté d'agglomération, de 600.000 euros pour la Datar, et de 600.000 euros de la Région (Fonds Feder-FSI)... lors du déménagement de l'usine de Calais du centre-ville vers une zone franche à la périphérie. (cf. note 5.).

Les affaires reprirent. A Calais « 2012 a été une bonne année. L’usine a réalisé un chiffre d’affaires de 58 millions d’euros et produit 30 km de chaînes par jour. » confiait le directeur qui avait supervisé le déménagement (6) Notre milliardaire se renfloua (7).

Tant et si bien qu' en novembre 2012, la direction du groupe Schaeffler-France ouvrit à... Saint-Quentin-Fallavier, dans le Nord-Isère, un nouveau centre logistique national doté d'un entrepôt de 6000 m2, deux fois plus vaste que l'ancien qui se situait à Genas, dans le Rhône) (8).

Ainsi se termine ce petit épisode édifiant de la saga haut-de-gamme du groupe européen Schaeffler.

Maria Schaeffler et son fils Georg
Epilogue.
...L' héritier de notre milliardaire, Georg junior, avait pleins d'amis qui se pliaient aux quatre volontés de la famille Schaeffler. Georg F. W. Schaeffler eut des enfants, qui eux-mêmes...

Vous avez aimé la saison I avec Schaeffler ? Vous adorerez la saison II avec Pierre & Vacances.

Mais nous souhaiterions que Gérard Brémond (P-DG de P&V) et les co-scénaristes de son projet d'implantation à Roybon -en particuliers nos zélus locaux d'aujourd'hui, dignes continuateurs de nos zélus d' hier- veuillent bien cesser de faire la leçon aux opposants à ce projet au nom des zemplois-à-n'importe-quel-prix. Et que le souvenir cuisant du passage de la famille Schaeffler dans le coin puisse donner un peu à réfléchir à tout-le-monde, si possible. Merci.

P.S: C'est sûr, par les temps qui courent, la fabrication de pièces de bagnoles n'est sûrement pas une panacée en terme d'emploi. Et nous sommes persuadés qu'il y a des choses bien plus intelligentes à faire en la matière. Cf notes (9).

Saison II

Prologue  : En 2007, les prédécesseurs des élu(e)s cités au début -mention spéciale à André Vallini (PS) l'ancien Président du CG de l' Isère- ont royalement fait cadeau de 200 ha de la forêt des Chambaran, près de Roybon (Isère) au promoteur Pierre & Vacances, aux fins d'y implanter un "Center-Parcs".

Ce concept d'immobilier de loisir, lui-aussi très friand d'aides publiques directes et indirectes, est très gourmand en eau, en énergie, et dévoreur d'espaces naturels. Le projet de Roybon peut accueillir plus de 5000 personnes. Il menace un système aquifère exceptionnel situé très précisément au-dessous de la zone humide "protégée" où il doit être impanté. Le Massif des Chambarans est un formidable chateau d'eau. Il fournit 100 communes de la Drôme et 40 communes de l’Isère en eau potable de grande qualité. Le défrichage de la forêt a démarré au mois d'octobre 2014 sur décision préfectorale, au mépris des conclusions, clairement négatives de l'enquête officielle d'utilité publique.

Ce projet menace de disparition certaines espèces animales et végétales "protégées" (re-sic) telle l' emblématique écrevisse à pattes blanche, et la timide ophioglosse. Déforestation, drainages, voies d'accès, bétonnage et goudronnage détruiront irrémédiablement leur biotope.

Au nom de l'emploi et d'une idée très contestable du développement économique, Pierre & Vacances a comme spécialité de s'accaparer des sites naturels remarquables en s'assurant de la complicité des zélus locaux. Ces sites servent d' écrin à des lieux de résidence privés et clôturés, composés essentiellement de "cottages" (bungalows de grand confort) entourés de commerces et de services de proximité (bars, banques, supermarchés, etc). Les cottages sont répartis autour d'un dôme "aqualudique" géant baptisé "Aquamundo". A l'intérieur, l'eau est chauffée à 29 degrés 365 jours par an. P&V fait son beurre une fois sur la vente de ces cottages à des investisseurs alléchés par diverses niches fiscales, une seconde fois sur leur location aux touristes, pour le compte des investisseurs. P&V leur verse un loyer dont elle détermine le montant. Au fil des ans les loyers versés aux acheteurs baissent. Ils comptent pour une part de plus en plus faible du produit global d'exploitation des Center-Parcs.

Plus de la moitié des emplois créés pour assurer l'exploitation d'un Center-Parcs sont des emplois de nettoyage sous-payés et à temps très partiel (9h/semaine en moyenne) créés au prix fort, aides publiques incluses (240.000 € par poste). Ces emplois ne permettent pas d'assurer à eux-seuls la subsistance d'un(e) salarié(e) ■

Notes:
  1.  INSEE Rhône-Alpes 2008 : Portrait de Bièvre-Valloire 
  2.  Schaeffler_Gruppe : https://fr.wikipedia.org/wiki/Schaeffler_Gruppe#OPA_sur_Continental
  3. Coup de théâtre à Saint-Siméon-de-Bressieux, sur le site des usines Schaeffler 
  4. http://www.mgrenoble.fr/2093-le-blocus-a-finalement-ete-leve-chez-schaeffler.html
  5. Inauguration de l'usine Schaeffler : le blog de Philippe Blet, président de la communauté d’agglomération du Calaisis.
  6. http://www.lavoixdunord.fr/region/calais-schaeffler-a-l-aise-dans-sa-nouvelle-usine-ia33b0n1570276
  7. http://lexpansion.lexpress.fr/entreprises/la-milliardaire-de-l-automobile-prete-a-tout-pour-sauver-son-empire_1366521.html
  8. http://www.ledauphine.com/actualite/2012/09/10/schaeffler-france-transfere-son-centre-logistique-en-nord-isere
  9. Quelques questions et leurs réponses relevant nos griefs contre la construction du Center Parcs de Roybon 
Sites de lutte contre le projet de Center-Parcs de Roybon et leur monde : 

jeudi 15 janvier 2015

Je-suis-partout-Charlie

Lundi 12 janvier 2015. 

C'est un lundi presque comme les autres.

Presque. Vous avez repris le taf entre le quai et le cul du camion. D'un coup, tellement elle est grosse, tellement elle est lourde, la boule que vous aviez dans la gorge depuis hier vous pousse à balancer sans réfléchir à ce collègue de boulot que vous détestez cordialement : les victimes de ce journal, eh ben elles le méritaient !..

L'autre répond du tac-au-tac qu'il lit Charlie-Hebdo.
D'autres histoires, probablement.

Le ton monte en flèche.
Si ça ne te plaît pas, je te tranche la gorge au cutter sur le parking. Et autres joyeusetés. 

Durant la garde-à-vue, vous lancez aux gendarmes qui vous refusent une cigarette : "la France, je la baise".

Plus la peine de présenter des excuses devant le tribunal correctionnel où vous passez en comparution immédiate. Trop tard pour reconnaître que vous êtes "un idiot de base", inutile de dire que vous avez pété les plombs, et que bah oui, ces propos étaient déplacés.

Cette rage intérieure, vous êtes bien incapable d'ailleurs de vous l'expliquer à vous même. Totalement. Car de votre propre avoeu, vous n'êtes ni intégriste, ni pratiquant, ni Charlie ni rien. Juste un livreur qui " fûme, bois, et rencontre des filles" après le boulot.

Le coupable de cette altercation violente, telle qu'elle nous est rapportée par les journaux locaux, est un grenoblois de 32 ans d'origine algérienne. Il a écopé de 6 mois de prison ferme pour "menace sous conditions et transport d'armes". Circonstances aggravantes, la police avait trouvé un cutter dans la boîte à gants de sa voiture.

On entend d'ici d'autres Je-suis-Charlie s'exclamer dans toute leur diversitude : bah ! il l'a bien cherché ce con... ou encore :  6 mois c'est nul, moi je lui aurai collé dix ans !
Dans sa clémence, le tribunal correctionnel a relaxé l'individu en question du chef " d’apologie d’actes de terrorisme", en estimant que les propos tenus au sein d'une entreprise ne sont pas publics.

Mais le parquet a fait appel de la relaxe pour ce deuxième chef d'inculpation, car il estime au contraire que le lieu de travail est un lieu public.
C'est ce que l'on comprend de ce compte-rendu d'audience, en le relisant attentivement deux fois.
Proférer -en état d'ivresse- devant les flics (!) des propos à-peu-près du même niveau coûte jusqu'à 4 ans de prison ferme :

http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/01/13/apologie-d-actes-terroristes-des-condamnations-pour-l-exemple_4555102_3224.html

On résûme. Dans cette chouette fraternité citoyenne des Je-suis-Charlie-partout, il n'y aurait donc plus guère que la taule comme remède aux maux qui rongent en profondeur bon nombre de Je-ne-suis-pas-Charlie. C'est bien çà ?


Notre 11 septembre on l' a eu. Là, on est déjà dans l' après. Bien profond. 


samedi 10 janvier 2015

Bibi Netanyahou et Ali Bongo s'abonnent à Charlie !


Un extrait des "Avoeux" de Georges Wolinski

Au soir de la disparition dramatique de l'équipe de "Charlie-Hebdo", je suis descendu dans la rue, comme 100.000 autres compatriotes de toutes origines -suivis par 700.000 autres trois jours après- afin, comme chacun, de me recueillir en mémoire des victimes, de condamner cet acte barbare, et de défendre la liberté d'expression en levant bien haut un crayon...

A Grenoble, la foule compacte et émue du premier rassemblement refusa de reprendre l'hyme national entonné par un petit groupe sous le balcon où se tenait un préfet en mission... L' hymne guerrier entonné par quelques uns fut vite étouffé aux cris de "Char-lie!" "Char-lie!". Soit-dit en passant, le doux antimilitariste Jean Cabu honnissait la Marseillaise.

J'étais bien loin d'imaginer quelle formidable opération de récupération politico-médiatique internationale était en train de se tramer à l'Elysée et à Matignon, alors que les tueurs couraient encore...



Le coup de l' union sacrée mondiale "contre le terrorisme".

Pour Hollande et Valls, rien n'est trop grand lorsqu' il s'agit de défendre les valeurs sacrées de la République et les libertés fondamentales. Dimanche à Paris, baskets aux pied, une brochette de crapules dirigeants internationaux et de têtes couronnées est donc conviée, faux-frais payés, à faire quelques pas entre Nation et République ... et le populo parisien, à se ranger silencieusement derrière ses dirigeants.
 
L'idée géniale des ordonnateurs de cette marche républicaine (?)  couverte mètre par mètre par les télés du monde entier est de tirer spectaculairement profit du retentissement de ce crime contre la liberté d'expression en fournissant également l'occasion d'en profiter à d'autres dirigeants politiques dont le bilan n'est pas irréprochable en matière de respect des droits humains fondamentaux.

Ont ainsi répondu favorablement à l' invitation de l'Elysée, selon le journal Le Monde :  " ...la chancelière allemande Angela Merkel, le premier ministre britannique David Cameron, le président du conseil italien Matteo Renzi, le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, le président du Parlement européen, Martin Schulz, le président du Conseil européen Donald Tusk, les chefs de gouvernement danois Helle Thorning-Schmidt, belge Charles Michel, néerlandais Mark Rutt, grec Antonis Samaras, portugais Pedro Passos Coelho, tchèque Bohuslav Sobotka, letton Laimdota Straujuma, bulgare Boïko Borisov, hongrois Viktor Orban et croate Zoran Milanovic ainsi que le président roumain, Klaus Iohannis.

Hors UE: le premier ministre Benyamin Nétanyahou, avec son chef de la diplomatie Avigdor Lieberman, le président palestinien Mahmoud Abbas, le roi de Jordanie Abdallah II et la reine Rania, la présidente de la Confédération suisse Simonetta Sommaruga, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, la présidente du Kosovo Atifete Jahjaga, les premiers ministres albanais Edi Rama, turc Ahmet Davutoglu et géorgien Irakli Garibachvili, le président ukrainien Petro Porochenko et le premier ministre tunisien Mehdi Jomaa. L'Afrique est représentée par les présidents malien Ibrahim Boubacar Keïta, gabonais Ali Bongo, nigérien Mahamadou Issoufou et béninois Thomas Boni Yayi, l'Amérique du nord par le ministre américain de la justice Eric Holder et le ministre canadien de la sécurité publique Steven Blaney... "

On s'émeut presque de l'absence d' autres champions parmi les plus notoires de la lutte anti-terroriste : Monsieur Poutine marchant aux côtés de l'Emir du Quatar, lui-même avançant bras-dessus bras-dessous avec S.M Abdallah 1er, roi d'Arabie Saoudite, ça aurait eu de la gueule sur le pavé parisien...

Durant cet interminable quinquennat, Hollande, le toutou de Merkel, le béni oui-oui de l'impérialisme US, et Vals, carpette du sionisme, de l'oligarchie et de l'Emirat du Quatar, ne nous auront absolûment rien épargné.

Sarkozy hier, Hollande et Vals aujourd'hui ne sont au fond que les fossoyeurs de cette république finissante.
Une république dont l'histoire ponctuée de lois anti-ouvrières, de coups tordus et de scandales politico-financiers, baigne dans le crime d' Etat, de la pacification en Algérie et la terrible ratonade du 17 Octobre 1961 à Paris jusqu'au massacre d'Ouvéa. Et de Charonnes à l'assassinat de Rémi Fraisse.

JMB


(...)  "De deux choses l’une : ou ces morts sont des martyrs, et c’est leur supposer une cause, et toute une métaphysique leur tombe dessus et les colle sur une fresque sulpicienne allégorique de la Nation ;  « je vous salue Charlie » devient un  grigri machinal, superstitieux, à l’occasion parfaitement tartuffe.

Ou nous nous rappelons que Cabu, Wolinski, Charb, Honoré, Maris et les autres étaient d’abord des corps, des bons vivants au carré, et avant tout des rigolos, Cons autoproclamés et crânes comme pas un sale gosse. Dont toutes les œuvres armées du rire inextinguible, impénitent, que Rabelais libéra autrefois, moquent et repoussent les falbalas cérémonieux que les pouvoirs, religieux et pas, sont intéressés à produire pour accomplir leur fonction qui est de maintenir l’ordre.

Pour le dire autrement : peut-on saluer les génies du rire libertaire, mécréance, mauvaise foi et mauvais goût en options, avec toute la solennité empesée, la componction, le cadre formel d’une « unité nationale » ? Eh quoi, « nationale » ? A chacun son affaire !

A l’Intérieur les frontières, au rire libertaire son utopie sans barrières…

Bien sûr que nous sommes en deuil. Mais doit-on nous souffler, instituer l’unité nécessaire,  le style requis, les enjeux symboliques de ce deuil ?

Pourquoi pas, plutôt, un char Cabu, avec fanfare d’enfer et batteries de cuisine ?

Un bal « Cuba et cubis » plein de jolies filles, à la mémoire de Wolinski ?

Des lectures de poésie, des échasses, des équilibristes sur la statue de la République ?

Pourquoi pas l’Union des Anti-musellements, des anti-crétins et des anti-jus dadaïstes de France ? Les Connes et Cons Unis Librement (CCUL) ? Avec Jarry, Satie, Mouna Aguigui,  Brassens, Queneau, André Frédérique, Bobby Lapointe, les Apaches et les Zazous ?

Brigitte Fontaine portée en triomphe à l’Elysée ? L’Oulipo à l’Education, et Philippe Caubère aux Cultes ?

Si l’horreur est grave et la tristesse épaisse, raisons de plus pour ne pas en rajouter. Et si la gauche doit se reconstruire, ne doit-elle pas commencer par libérer à nouveau l’énergie qui la rendrait un rien plus sexy, drôle, désirable, vivante, que les tristes sires du pouvoir en place, les « j’aime-l’entreprise-dans-un-monde-ouvert-de-plus-en-plus-compétitif », et les Tartuffes de toutes robes ?

Jean-Christophe Marti.

jeudi 8 janvier 2015

Du trop de réalité*


IL FAUT QU'ILS ATTRAPENT CES SALAUDS AVANT QU'ILS TUENT ERIC ZEMMOUR ET QU'ON SOIT TOUS OBLIGES DE SCANDER : " JE SUIS ERIC ZEMMOUR"

* Titre emprunté à Annie Lebrun

samedi 3 janvier 2015

Mais j'oubliais le loup...

Je serai bref : le meilleur. Le meilleur pour vous et les vôtres, même si je n’ai pas la possibilité d’exaucer de pareils vœux. Et que cette année soit de victoires. Il n’y a aucun doute que les mois qui suivent seront décisifs pour Notre-Dame-des-Landes - ce foutu projet d’aéroport - et quantité d’autres stupidités, dont le barrage de Sivens et le Center Parks de Roybon, en Isère.
Si même nous gagnions, il ne s’agirait certes que d’un sauvetage dérisoire. Celui d’une fraction infime de ce que la machine détruit chaque jour. Mais si nous devions perdre, ce serait le signal, pour tous les barbares, qu’il n’existe plus de barrière à leur appétit de mort. Nous n’avons donc pas le choix : il faut se battre.
Un grand salut à tous, d’amitié et d’affection.
Fabrice Nicolino

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